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Problèmes lors de l’ECNi d’entraînement grand Ouest : Les étudiants s’alarment et demandent des garanties

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Aujourd’hui se déroulaient les ECNi d’entraînement de la zone “Grand Ouest”, réunissant pas moins de six facultés de médecine. Ces épreuves étaient organisées sur la plateforme d’entraînement SIDES.

Lors de l’épreuve de questions isolées se passant cet après-midi, des problèmes de chargement importants ont eu lieu, empêchant les étudiants de composer dans de bonnes conditions.

A quelques jours du test national de la plateforme mise à disposition par SIDES et amenée à organiser les épreuves d’entraînement de mars, ces problèmes, apparaissant alors qu’un nombre réduit d’étudiants composent, sont inquiétants.

L’ANEMF demande à ce que les causes des problèmes survenus aujourd’hui soient identifiées et résolues en amont des tests, et attend de l’UNESS qu’elle tienne ses engagements !

Les épreuves d’entraînement aux ECNi sont un moment clef de l’année des DFASM3, leur permettant de se tester en situation réelle à un concours conditionnant leur futur métier. Les meilleures conditions doivent être garanties pour leur réussite et ne pas augmenter encore la pression sur ces étudiants.

 

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Histoire de l’Université

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Depuis le 13ème siècle jusqu’à aujourd’hui l’université n’a cessé d’évoluer. Marquée par des dates clés de son histoire, elle a longtemps eu un rapport à la politique étroit : d’un outil de formatage des classes sociales supérieures jusqu’à devenir le lieu de l’expression démocratique et de l’émancipation, nous revenons aujourd’hui sur les moments qui ont marqué profondément son histoire.

Du Moyen-Age à Mai 68 : mise en place d’un outil d’Etat

Les premières universités naissent au 13ème siècle à Paris, Toulouse et Montpellier. Elles enseignent 4 thématiques au sein de grandes facultés :

  • Théologie
  • Droit canon
  • Médecine
  • Les arts

Elles auront surtout un rôle de partage de savoir et de connaissances. Par la suite c’est 19 universités supplémentaires qui verront le jour jusqu’à leur suppression à la révolution française.

Ce n’est que sous Napoléon que les universités sont recréées en tant que telles. Sous dépendance de l’Etat, elles ont alors comme mission de préparer les étudiants à leur professions futures et surtout de leur inculquer la morale d’Etat. L’université devient alors un outil de création des classes supérieures permettant au pouvoir de garder une certaine emprise sur celles-ci.

Le paysage de l’enseignement supérieur évoluera au cours de la Troisième République avec l’ouverture au privé. Cependant il est intéressant de noter que seuls les établissements publics peuvent arborer le nom d’”université” (règle qui aujourd’hui encore est inscrite dans le code de l’éducation).

Mais c’est également à cette époque que s’opère un changement idéologique autour des universités. Elles n’ont plus comme seul objectif de préparer des étudiants à une profession, mais doivent également participer au progrès scientifique afin de faire avancer l’industrie. C’est ainsi que les universités se rapprochent des académies et que la recherche commence à s’installer dans les universités.

Jusqu’en 1968, l’enseignement supérieur ne connaît pas d’autre évolution majeure. Elle poursuit ses missions à travers un système universitaire strict, organisé par des cours magistraux dispensés par de grands professeurs et avec l’objectif de préparer les étudiants à un métier ainsi que de faire avancer un certain nombre de champs universitaires.

Mai 68 : le bouleversement idéologique

Contexte :

Nous sommes en plein dans les Trente Glorieuses, période de mise en place de la société de consommation et des changements sociologiques que cela engendre. En effet, une confrontation générationnelle est en train de s’opérer entre, d’un côté les générations d’avant-guerre qui ont connu une éducation très stricte et de l’autre cette population de baby boom qui connaît une éducation plus laxiste et la recherche d’une émancipation plus forte, qui est étrangement soutenue par leurs aînés.

De plus du côté des universités le climat est assez mauvais. Le baby boom se fait ressentir, avec une augmentation majeure du nombre d’étudiants dans les universités. A savoir qu’en 1968 le titre d’université sert surtout de coquille, la gestion administrative et financière est à la charge des facultés alors dirigées par un doyen, 2 assesseurs et un secrétariat réduit. L’administration universitaire n’est alors pas du tout en capacité de gérer le flux massif arrivant, ainsi que des réformes majeures. En effet en 1966 une loi est promulguée pour organiser les formations universitaire en 3 cycles (comme actuellement) extrêmement rigides. Les étudiants n’ont plus la possibilité de choisir des enseignements qui les intéresse mais uniquement des maquettes complètes, non flexibles.

Pour le côté politique, le climat est également compliqué. La politique étrangère avec la guerre d’Algérie est désapprouvée par les jeunes. De plus, le général De Gaulle fait planer depuis quelques années le spectre de la sélection à l’entrée de l’université afin de réguler les nouveaux flux et l’idéologie communiste (Trotskiste et Maoïste pour les étudiants) encore très présente dans cette période d’après-guerre.

C’est donc dans ce climat plus que compliqué qu’éclate la révolte de Mai 68. Il n’est pas nécessaire de revenir sur les événements mais intéressons nous plutôt sur les conséquences du mouvement.

Changements pédagogique :

On voit arriver la mise en place d’un système qui prend le contre-pied des modalités pédagogiques historiques de l’université. En effet, on observe une diminution de la part des cours magistraux au profit des TP, TD et travaux de groupes.

C’est également un retour en arrière sur la loi de 1966 : l’organisation en trois cycles des formations universitaires est maintenue (et deviendra le système LMD), cependant le système gagne en souplesse. Seulement ⅔ du cycle est commun à tous les étudiants, le dernier tiers étant laissé au choix de l’étudiant, qui peut décider de suivre tel ou tel enseignement.

On voit également la fin des validations annuelles, remplacées par celle des cycles universitaires.

Les réformes engagées à la suite de Mai 68 serviront de base à l’organisation pédagogique de l’université que nous connaissons actuellement.

Bouleversement de la hiérarchie :

Baignant dans une idéologie à la fois communiste et d’émancipation, on voit très clairement une remise en cause complète de l’autorité des professeurs universitaires et doyens de faculté.

En effet, l’idée qui émerge est que l’étudiant n’a aucun devoir de rentabilité ou de production qui peut expliquer la relation patron-ouvrier qu’ils ressentent à cette époque. L’autorité universitaire ne peut naître que de l’adhésion ou non des étudiants vis-à-vis du corps enseignant. C’est ainsi la fin du rapport unilatéral étudiant-enseignant et la mise en place d’une relation contractuelle et de confiance réciproque entre les deux corps qui s’installe peu à peu.

Cette remise en cause de l’autorité du corps enseignants, soutenue par les assistants, sera la base de la nouvelle construction administrative des universités.

Nouvelle organisation administrative des universités :

C’est sous l’impulsion de Mai 68 que l’organisation administrative actuelle des universités verra le jour.

L’université devient un vrai regroupement, non plus de facultés mais, d’UER (unité d’enseignement et de recherche, futur UFR) avec un vrai poids décisionnel et une gestion financière propre.

Le point majeur est que les universités sont désormais dirigées par des conseils d’administration élus, dans lesquelles sont représentés les étudiants, qui élisent eux-mêmes leur président d’université.

Mai 68 impulsera une vraie révolution, aussi bien dans l’organisation de l’université, que dans son rôle. Elle devient un lieu de l’expression démocratique directe, d’échange, de réflexion, d’ouverture et de partage des connaissances. Bien loin de sa mission première de former des futurs professionnels, elle est l’outil de l’émancipation sociale réclamée par une génération entière.

Processus de Bologne : l’ouverture sur l’Europe et sur le monde

Le processus de Bologne est la réunion de 46 Etats du continent européen, dans le but de créer un espace européen de l’enseignement supérieur. L’objectif de celui-ci est de faciliter les mobilités étudiantes, notamment par la création d’équivalences de diplôme et la capitalisation des années à l’étranger dans son parcours.

C’est dans ce cadre qu’en 1999, pour sa première édition, est ratifiée la Déclaration de Bologne qui crée, entre autres, les points ECTS (European Credit Transfer Scale), ainsi qu’une stratégie afin de faciliter les mobilités étudiantes.

Depuis, tous les deux ans, l’ensemble des ministres de l’enseignement supérieur des pays signataires se réunissent. On verra notamment en 2005 inscrit dans le procès verbal du processus de Bergen, la nécessité de coordonner l’espace européen de l’enseignement supérieur avec le reste du monde.

La France a toujours été motrice dans ce processus, qui aujourd’hui inspire le monde entier. Des espaces de l’enseignement supérieur sont créés petit à petit, notamment en Afrique. Il est de plus en plus nécessaire de trouver des solutions pour réussir à coordonner l’ensemble de ces espaces et faciliter encore plus les mobilités mondiales des étudiants.

2019 : l’année du retour en arrière ?

C’est donc dans une université qui n’a cessé de se réinventer afin de s’ouvrir de plus en plus sur le monde, aux différentes classes sociales, aux courants de pensées, aux alternatives pédagogiques et  qu’évoluent aujourd’hui pas moins de 2 738 800 étudiants.

Cependant, malgré le contexte d’ouverture de l’enseignement supérieur sur le monde, de libre circulation du savoir et des politiques d’attractivité des universités du monde entier, le Premier Ministre a annoncé la volonté du gouvernement français d’augmenter de 1 500 % les frais d’inscription pour les étudiants non-communautaires.

Une mesure incompréhensible au vue de l’importance et des enjeux que représente l’attractivité des universités sur la scène mondiale.

Une mesure qui va empêcher des milliers d’étudiants de poursuivre leur cursus en France.

Une mesure qui va à l’encontre des valeurs fondatrices de l’université moderne.

Une mesure décriée par l’ensemble des acteurs universitaires : étudiants, enseignants, doyens et présidents d’université.

Une mesure qui serait un vrai retour en arrière pour l’enseignement supérieur français.

C’est parce que l’université n’a cessé, depuis 8 siècles, d’abattre barrière après barrière pour devenir ce qu’elle doit être : un lieu d’ouverture, d’apprentissage, d’échange et d’émancipation, qu’il n’est aujourd’hui pas permis de revenir en arrière..

Pierre-Adrien GIRARDPierre-Adrien Girard - VP enseignement supérieur et PACES

Vice-Président chargé de la PACES et de l’Enseignement Supérieur

es@anemf.org

 

Sources :

https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/10/12/toujours-plus-d-etudiants-internationaux-en-france_5368699_4401467.html
https://afneg.org/2019/01/mobilites-etudiantes-quels-enjeux-internationaux-pour-les-universites-francaises/?fbclid=IwAR2UhSfpJy3rC9VPYDKqsYrkM-oHYOxGOdP-DXBVbG7WiEyJdGGSyqYGcF4
http://www.cpu.fr/information/quest-ce-que-luniversite-francaise/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_des_universit%C3%A9s_fran%C3%A7aises
http://blog.educpros.fr/didier-delignieres/2014/03/05/pour-un-enseignement-des-valeurs-a-luniversite/
https://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1989_num_23_1_2835
https://www.coe.int/t/dg4/highereducation/ehea2010/bolognapedestrians_FR.asp

 

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Bug SIDES : les étudiants ont le droit à un entrainement de qualité !

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Lundi 14 janvier, la plateforme d’évaluation SIDES, appartenant à l’UNESS, a connu des ralentissements importants, alors que de nombreux étudiants composaient pour leurs partiels ou pour les ECNi blanc Grand Ouest. Ces ralentissements ont rendu impossible la composition des épreuves dans de bonnes conditions et ont épuisé mentalement les étudiants.

Ces problèmes techniques sont d’autant plus inquiétants qu’ils ont lieu à quelques jours d’une épreuve test de la plateforme SIDES, qui organise les ECNi d’entraînement de mars pour la première fois à la place du CNG. Ce changement avait eu lieu suite à la décision des ministères de tutelles de ne plus prendre en charge les épreuves tests. L’ANEMF avait alors manifesté son opposition et le souhait de voir le CNG, qui reste organisateur des épreuves de juin, gérer les tests de mars comme les années précédentes.

L’ANEMF demande à ce que les causes des ralentissements constatés soient expliquées officiellement au plus vite par l’UNESS, et que soit apportée la garantie que les serveurs de la plateforme ont été augmentés en quantité suffisante pour permettre la bonne tenue des tests de janvier et des épreuves de mars.

Il serait intolérable que les étudiants n’aient pas accès à un entraînement aux ECNi de qualité, les préparant dans de bonnes conditions aux épreuves de juin.

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L’attractivité universitaire, un enjeu politique

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La mondialisation est le phénomène d’ouverture des marchés financiers et de l’économie au niveau international. Ce changement majeur dans l’histoire économique a également eu un impact fort sur les relations entre les pays. En effet, les pays sont devenus de plus en plus interdépendants et les relations géopolitiques ont outrepassé le simple cadre des conflits, pour aborder des enjeux économiques et sociétaux.

Étendre son influence sur le monde est donc un enjeu majeur pour les pays. Les flux financiers, humains, intellectuels et culturels sont aujourd’hui au cœur des politiques extérieures des Etats.

Nous nous intéresserons donc aujourd’hui au soft power, et notamment sous le prisme de l’enseignement supérieur et des mobilités étudiantes.

Le soft power ou l’art de l’influence au service des relations internationales

Le soft power est une notion définie pour la première fois en 1990 par Joseph S.Nye, comme étant une méthode d’influence non violente qui s’appuie sur le rayonnement culturelle et idéologique d’un État.

Il fait opposition au hard power qui lui s’appuie sur le rapport de force, notamment militaire et économique, entre deux États. C’est notamment le cas des Etats-Unies post-seconde guerre mondiale qui deviennent une superpuissance, de par leur économie et leur pouvoir militaire.

Depuis la fin de la guerre froide, on voit peu à peu une disparition du hard power au profit du soft. En effet, les relations internationales sont aujourd’hui en partie guidées par des jeux d’influence et de rayonnement. C’est notamment ainsi que l’Europe arrive à modifier les politiques de certaines entreprises internationales : on peut, entre autres, citer l’impact de la PAC (politique agricole commune) qui oblige un certain nombre d’agricultures non-européennes à suivre les directives REACH en matière d’utilisation des produits chimiques.

L’Europe possède également un rôle sur le développement des idéologies : on peut citer l’impact de l’Union Européenne sur les démocraties du continent : la fin de la peine de mort et la mise en place d’une démocratie respectant l’état de droit, sont des conditions obligatoires afin de rejoindre l’UE. C’est donc grâce à son influence que l’Europe arrive à modifier profondément les politiques sociétales ou environnementales d’autre pays.

Le soft power est ainsi devenu un moyen d’assouvir sa puissance sur le monde et donc de faire basculer les relations internationales.

C’est un véritable enjeu économique et géopolitique pour les Etats, que de développer leur soft power et notamment en exportant leur culture et leur mode de vie dans le monde.

L’enseignement supérieur au service de la géopolitique mondiale

Une des meilleures “techniques” actuellement pour exporter sa culture, c’est de la faire via les étudiants. La mobilité des jeunes a explosé en deux décennies, et avec eux la mobilité de leur culture et leur savoir. En effet, former les cadres, scientifiques et économistes de demain c’est avant tout leur donner les codes et référentiels techniques et idéologiques de leurs pays formateurs. Ces mêmes jeunes retourneront certainement dans leur pays d’origine par la suite et avec eux l’ensemble de ce que leur aura apporté leur université formatrice.

L’attractivité des universités est donc devenue un enjeu majeur du soft power d’un Etat. C’est pour cela que l’on voit de plus en plus d’Etats développer des stratégies d’attractivité des étudiants ambitieuses, notamment pour les pays d’Asie.

Qui n’a jamais entendu parlé d’Harvard, Stanford ou du MIT (Massachusetts Institute of Technology) pour citer le top 5 du classement de Shanghai. Autant de noms prestigieux qui attirent des milliers d’étudiants tous les ans et qui permettent aux Etats-Unis d’exporter leur mode de vie au monde entier.

C’est donc une véritable guerre d’influence qui s’opère au niveau international afin de devenir un pays attractif pour les étudiants du monde entier.

Et la France dans tout ça ?

Et bien malheureusement la France est à la traîne … Même si chaque année le nombre d’étudiants extracommunautaires qu’elle accueille augmente, cette croissance est bien inférieure à ses concurrents directs que sont l’Angleterre, les Etats-Unis ou la Chine.

Même si elle bénéficie du rayonnement de la francophonie qui s’exporte dans le monde entier, ainsi que de son réseau de lycées français qui est le plus développé au monde, pour ce qui est des étudiants c’est beaucoup plus compliqué.

Une des raisons pouvant expliquer ce phénomène est la complexité du parcours d’un étudiant international d’arriver en France.

Trouver l’offre de formation en France est difficile

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de site de référencement de l’ensemble de l’offre universitaire française. Et même si pour les formations de premier cycle, une riche information est disponible, cela devient beaucoup plus compliqué pour les masters et doctorats ….

De plus, les sites des universités françaises ne sont pas encore tous traduits en anglais, bien souvent seule la page d’accueil est traduite, compliquant encore l’accès à l’information pour les étudiants non francophones.

Les démarches administratives sont lourdes

Que ce soit les démarches pour l’inscription à l’université ou pour les visas, encore très peu de dossiers d’inscription sont téléchargeables en ligne et ceux-ci ne sont pas toujours adaptés aux étudiants étrangers (par exemple : le code postale est parfois obligatoire, alors que certains pays n’en possèdent pas).

Pour les démarches de visas, ce sont des procédures longues et compliquées, surtout lorsque l’on ne parle pas la langue.

De plus les réponses d’admission sont souvent tardives, laissant peu de temps à l’étudiant pour faire les autres démarches nécessaires à son départ, notamment pour son logement.

L’accueil est trop souvent inexistant

Ce sont souvent des étudiants de la même origine géographique qui viennent accueillir les nouveaux arrivants. Même si on peut saluer l’entraide de ces étudiants, cela pose parfois des problèmes de communautarisme avec un entre-soi qui s’installe.

De plus trop peu de moyens sont mis à disposition des nouveaux arrivants de la part des universités, notamment sur l’information générale (transport en commun, vie étudiante, etc.) pour leur permettre de s’intégrer pleinement.

Autant de mauvais ressenti qui alimente une mauvaise image de la France.

Un manque de financement de l’enseignement supérieur français

C’est un problème qui est décrié depuis plusieurs années maintenant et qui ne fait que s’accentuer. L’enseignement supérieur et la recherche (ESR) sont sous dotés par l’Etat : c’est 1 milliard d’euros supplémentaire par an de budget qui serait nécessaire pour assurer un fonctionnement correct de l’université française. Ce décalage budgétaire entraîne des problèmes de locaux, parfois insalubres, et de manque de personnel.

Tous ces éléments ne font qu’augmenter le malaise des étudiants, aussi bien français qu’internationaux.

Stratégie d’attractivité des étudiants internationaux : “Bienvenue en France”

C’est dans ce contexte que le Premier Ministre a annoncé sa stratégie d’attractivité des étudiants internationaux. Un précédent article résume ses annonces.

Une des mesures phares est l’augmentation des frais d’inscriptions pour les étudiants internationaux. Bien que les pays qui sont aujourd’hui leaders dans le domaine de l’attractivité de leurs universités pratiquent des frais d’inscription souvent très élevés, cela ne peut pas être une réponse aux problèmes français.

En effet, comme expliqué dans le début de l’article, le soft power s’inscrit également dans l’idéologie et la culture d’un pays. Nous avons déjà pu voir dans un article précédent, que l’université est bercée de valeurs fortes et historiques.

Son ouverture et son accès pour tous sont à la base même de la construction de l’université moderne. Il n’est pas envisageable de revenir sur ce point qui fait de notre système d’ESR toute sa force, cela ne doit pas être vu comme un défaut mais doit être porté comme une fierté.

C’est donc une réelle politique d’attractivité qui doit être mise en place. Même si certaines mesures de “Bienvenue en France”, telle que la simplification des visas ou la volonté de développer les offres universitaires françaises à l’international sont un bon début, il nous reste encore beaucoup à faire.

Nous pouvons voir dans les pays concurrents des fonds extrêmement importants dédiés aux universités pour relever cet enjeu. La France, quant à elle, reste encore une fois à la traîne et rechigne une nouvelle fois à investir dans l’ESR. Ce n’est pas aux étudiants internationaux de payer les politiques d’ESR désastreuses des précédents gouvernements. Comme nous l’avons vu, l’influence qu’apporte les mobilités étudiantes est une richesse économique inchiffrable et nous ne parlerons pas de la richesse humaine qu’elle représente.

L’université est, et doit rester un lieu d’apprentissage, d’émancipation et d’ouverture sur le monde. Nous devons nous donner les moyens d’attirer le monde entier par notre savoir-faire, notre savoir-vivre et notre culture. C’est aujourd’hui un enjeu majeur de notre société, qui ne peut pas être relevé par des mesures bafouant nos valeurs et ne répondant pas aux réels problématiques de l’enseignement supérieur français.

#LetUsStudy

Pierre-Adrien GIRARDPierre-Adrien Girard - VP enseignement supérieur et PACES

Vice-Président chargé de la PACES et de l’Enseignement Supérieur

es@anemf.org

Sources

https://portail-ie.fr/resource/glossary/94/soft-power
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/glossaire/soft-power
http://www.helene-conway.com/wp-content/uploads/article%20Soft%20Power%20ENA%202016.pdf
https://www.senat.fr/rap/r04-446/r04-446_mono.html#toc8
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/approfondissements/soft-power-union-europeenne.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_acad%C3%A9mique_des_universit%C3%A9s_mondiales_par_l%27universit%C3%A9_Jiao_Tong_de_Shanghai#Crit%C3%A8res

 

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ECNi Test

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Les ECNi tests c’est Demain !

Mercredi 23 janvier se tiendront les épreuves tests des ECNi. Elles permettront de vérifier la faisabilité des ECNi d’entraînement de mars, organisées sur SIDES pour la première fois.

L’ensemble des DFASM3 sont convoqués pour composer sur un dossier progressif de 15 questions et 20 questions isolées retravaillées par le conseil scientifique. Une correction sera fournie suite à ces épreuves.
Les questions seront précédées d’un test de charge pour vérifier la capacité de la plateforme d’évaluation SIDES à accueillir plus de 8500 connections, en prévision des épreuves blanches de mars.

Afin de reproduire les conditions des ECNi d’entraînements, la plateforme SIDES sera indisponible pour les autres étudiants de 13 heures à 16 heures.  

Sans une participation significative lors des épreuves tests, l’UNESS informe qu’ils ne pourront donné de garantie pour les épreuves de mars, remettant en question leur tenue.

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[CDP] ANEMF ISNAR-IMG ISNI : La Proposition de Loi GAROT à l’épreuve du bon sens

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Communiqué de Presse

La Proposition de Loi GAROT à l’épreuve du bon sens

Paris, le 24 janvier 2019,

La Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale a examiné hier, mercredi 23 janvier, la proposition de loi, “pour des mesures d’urgences contre la désertification médicale”, du député G. GAROT. Le député proposait une nouvelle fois une atteinte à la liberté d’installation des médecins.
Auditionnées le 16 janvier, les structures représentatives des jeunes et futurs médecins avaient déjà pu exprimer leur ferme opposition au conventionnement sélectif, rebaptisé pour l’occasion “conventionnement territorial”, comprenez coercition.

Les propositions de loi visant à instaurer un conventionnement sélectif se suivent et se ressemblent. Il s’agit d’une mesure démagogique, dangereuse et inefficace.
Les jeunes et futurs médecins constatent qu’ils ont été écoutés et saluent la suppression de cette mesure de la proposition de loi.

Loin des préjugés et des mesures démagogiques, les jeunes et futurs médecins sont bien conscients des difficultés d’accès aux soins pour les patients. Quotidiennement confrontés à ce problème pendant leur formation, les étudiants savent qu’ils débuteront leur vie professionnelle dans un contexte de forte tension en matière de démographie médicale.
Pour pallier à la pénurie transitoire de médecins, les jeunes et futurs professionnels de santé restent force de nombreuses propositions pour favoriser l’égal accès aux soins. Elles correspondent à divers leviers qu’il convient d’actionner simultanément. Par exemple, la formation doit, dès le début des études, s’organiser dans les territoires pour sortir du “tout CHU” et promouvoir leur diversité, comme le prévoient les réformes des études médicales en cours. Les projets d’installation dans les territoires doivent être accompagnés, notamment avec le développement de guichets et d’interlocuteurs uniques pour simplifier les démarches des étudiants. L’organisation de l’offre de soins sur les territoires doit être optimisée, notamment via l’exercice regroupé, ou encore le renforcement de la coopération interprofessionnelle.
Chaque territoire trouve son attractivité dans ses atouts propres qu’une règle contraignante ne saurait faire s’épanouir !

Les structures représentatives des jeunes et futurs médecins saluent la décision des membres de la Commission des Affaires Sociales.
Loin des effets d’annonce, le travail de réflexion concret continue avec l’ensemble des acteurs de terrain. Les jeunes restent moteurs pour construire le système de santé de demain, qu’ils dessinent égalitaire, solidaire et efficient.

Clara BONNAVION – Présidente de l’ANEMF – presidence@anemf.org | 06.50.38.64.94
Lucie GARCIN – Présidente de l’ISNAR-IMG – president@isnar-img.com | 06.73.07.53.01
Antoine REYDELLET – Président de l’ISNI – president@isni.fr | 06.50.67.39.32

 

Vous trouverez ci-dessous le dossier de presse de l’ANEMF publié le 22 août 2018 regroupant nos propositions pour favoriser l’accès aux soins : Accès aux soins : Les étudiants en médecine s’engagent et proposent des solutions

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Évaluation des compétences : le modèle des ECOS

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Évaluation des compétences : le modèle des ECOS

Dans le cadre de la réforme du deuxième cycle des études médicales, l’accent est mis sur l’acquisition des compétences cliniques, qui seront désormais prises en compte dans le  dispositif de répartition des postes d’internes remplaçant les ECNi.

Leur évaluation doit répondre à des critères d’objectivité et de reproductibilité, permettant de conserver l’égalité des chances entre les étudiants et de s’assurer que l’étudiant a bien acquis les compétences au programme du deuxième cycle.

Ainsi, la prise en compte des notes de stage lors de l’évaluation finale n’a pas été souhaitée, car ne conférant pas assez de garanties d’équité entre les étudiants.

A la place, une méthode d’évaluation des compétences cliniques reproductible et scientifiquement  documentée a été proposée : les ECOS.
Existant depuis plus de vingt ans, une importante variété d’ECOS ont été décrites. Voici une présentation des principes généraux des ECOS.

Qu’est-ce que les ECOS ?

Les Examens cliniques Objectifs et Structurés (ECOS) sont un outil d’évaluation des étudiants en science de la santé (infirmiers, médecins, etc.), utilisé dans de nombreux pays. C’est un outil basé sur la simulation permettant d’évaluer de manière standardisée le comportement et les performances professionnelles.

 

Déroulement de l’examen

L’examen prend généralement la forme de 8 et 20 stations de 5 à 15 minutes chacune. Elles permettent de mettre en place des séquences d’évaluation, sous la forme de scénarios cliniques associés à des questions. Elles peuvent être de plusieurs types :

 

  • Station avec patient standardisé. L’étudiant interagit avec un patient standardisé, c’est-à-dire un patient simulé. Ce peut être un comédien, un patient expert, un enseignant, un ancien malade, ayant appris un scénario et ayant été entraîné.  
    L’étudiant peut se voir demander d’effectuer une anamnèse, un examen clinique, un geste technique, une prise en charge, etc. L’étudiant est évalué sur l’exécution de cette tâche, la communication, les aspects éthiques et relationnels. Il peut être ajouté des phases de “débriefing” à certaines stations afin d’expliciter sa conduite.  

 

 

 

  • Station avec matériel. L’étudiant doit exécuter une procédure, décrire ou interpréter des éléments cliniques. Pour cela, des mannequins, des enregistrements audio ou vidéo, des photos, des pièces anatomiques ou histologiques, etc. peuvent être utilisés.

 

 

En arrivant à une station, une fiche consigne est fournie par l’examinateur. Elle comprend toutes les informations nécessaires sur le cas présenté, ainsi que la part de prise en charge devant être effectuée dans cette station (effectuer l’examen clinique, proposer des hypothèses diagnostiques, des examens complémentaires, etc).

L’étudiant enchaîne les stations l’une après l’autre en respectant le sens de circulation, la durée de la station et le temps de transit entre stations. Il n’est ainsi jamais en contact avec un autre étudiant dans le circuit ou ayant déjà effectué l’épreuve, pour éviter tout risque de fraude.

Portrait des ECOS

     Un examen d’une grande qualité pédagogique

Les ECOS permettent d’évaluer dans un cadre standardisé de multiples capacités de nature technique, relationnelle et éthique au programme du deuxième cycle des études médicales. Les différents aspects d’une consultation sont traités, permettant de construire un profil représentatif des compétences de l’étudiant, ciblant ses forces et faiblesses. Son exploitation à des fins de formation permet de définir des axes de travail visant à développer l’ensemble des compétences nécessaires en fin de deuxième cycle.

De nombreuses situations cliniques sont proposées lors d’un même examen, permettant à l’étudiant de se retrouver confronté à une grande diversité de prises en charge relevant de situations courantes qu’il sera amené à rencontrer dans sa pratique professionnelle future. L’ensemble du référentiel de compétences du deuxième cycle peut donc être abordé lors de cet examen.

De plus, les résultats obtenus lors d’ECOS démontrent une corrélation élevée avec la qualité de la pratique en situation réelle.

     Caractéristiques docimologiques

Les ECOS sont des épreuves pouvant présenter une bonne fidélité, c’est-à-dire garantissant une équité entre les étudiants. Il faut pour cela avoir entre 8 et 20 stations d’une dizaine de minutes chacune. C’est  donc ce que nous avons proposé dans le cadre de la réforme.

L’utilisation d’une grille de correction élaborée de façon collégiale et testée préalablement permet de satisfaire les impératifs d’objectivité liés à ce type d’épreuves.

Toutes ces caractéristiques sont donc particulièrement intéressantes en vue d’une utilisation dans le cadre d’épreuves visant à classer les étudiants.

     Limites et  lacunes

Les ECOS présentent malgré tout quelques points de vigilance. N’étant pas un examen au lit du malade mais une simulation, les situations ne sont pas toujours conformes à la réalité. La standardisation de l’examen, indispensable au maintien de l’équité, nuit par ailleurs à la véracité des situations.

De plus, lors de l’ECOS, l’évaluation porte sur des prises de décision observables. Le comportement des étudiants peut parfois relever de mimétisme, sans que l’étudiant ait réellement développé la compétence souhaité. Cet effet est néanmoins moindre lorsqu’un temps d’explicitation du raisonnement est prévu à la fin de la station.

De manière générale, l’évaluation des compétences pose en elle-même des difficultés. Il est en effet compliqué de traduire l’acquisition des compétences sur une échelle numérique. Il est néanmoins possible de le classer comme “acquis”, “en cours d’acquisition”, “absent”, permettant de classer les étudiants.

 

Les ECOS sont actuellement la modalité d’évaluation des compétences privilégiée pour la future procédure de matching. Bien que présentant des défauts et demandant une certaine organisation, ils constituent un moyen d’évaluation fiable, standardisé et reproductible du développement des compétences de l’étudiant.
Sa mise en place nécessite une formation à la fois des équipes pédagogiques facultaires, mais aussi des étudiants. L’ANEMF insiste lors des discussions sur l’évaluation des compétences pour que les étudiants qui seront évalués selon cette méthode, puissent avoir accès durant leur formation à des entraînements facultaires pour se familiariser avec ce format.

 

ressources bibliographiques :

Comment (mieux) former et évaluer les étudiants en médecine et en sciences de la santé ? , Thierry Pelaccia, 2017, Chapitre 20

https://webtv.univ-rouen.fr/videos/examen-clinique-objectifs-structures-quand-et-pourquoi-utiliser-cette-methode-devaluation/

http://www.unifr.ch/clinical-skills/assets/files/Examens/guide%20eval.pdf
Epstein, 2007

Tamblyn and all, 1998

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Inscriptions pour les étudiants Européens aux ECNi Blancs 2019

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Inscriptions pour les étudiants Européens aux ECNi Blancs 2019

L’UNESS, organisateur des ECNi blancs pour l’année 2019, a publié cette semaine sur leur site web la procédure d’inscription pour les étudiants européens hors France.

Un formulaire d’inscription est d’ors et déjà disponible pour permettre aux étudiants européens de participer aux épreuves d’entraînements se déroulant le 11, 12 et 13 mars prochain. Les épreuves seront disponibles en ligne, les étudiants n’auront donc pas à se déplacer en France pour participer. La clôture des inscriptions est fixé au 17 février 2019.


Le 20 février de 17 heures à 19 heures sera organisé un test composé d’un dossier progressif et de 20 questions isolées, spécifiquement à destination des étudiants européens.

 

/!\ Attention : l’inscription aux ECNi blancs organisés sur SIDES ne fait pas office d’inscription pour les épreuves officielles de juin. Les étudiants européens sont invités pour cela à s’inscrire auprès du CNG.

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Réforme de l’entrée dans les études de santé

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Réforme de l’entrée dans les études de santé

 

    Point de contexte

Le 18 septembre 2018, Emmanuel Macron annonce sa stratégie de transformation du système de santé (STSS), dans laquelle sont prévues des réformes des études de santé. On peut notamment citer la suppression du numerus clausus et de la PACES.

A la suite de cette annonce, un groupe de travail dirigé par Jean-Paul Saint-André (ancien président de l’université d’Angers) est formé. Il est alors composé des syndicats étudiants, des fédérations des étudiants de filières de santé (dont l’ANEMF), des conférences des doyens des filières de santé et de la conférence des présidents d’université.

Jean-Paul Saint-André a rendu son rapport, résultant des concertations du groupe de travail, le 18 décembre dernier. C’est donc sur celui-ci que l’article portera. Il est cependant nécessaire de préciser que ce rapport n’est qu’une base de travail. A l’heure actuelle aucun arbitrage n’a encore été rendu par les Ministères de tutelles (Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et Ministère des Solidarités et de la Santé (MSS)) et une seconde phase de concertation va être lancée dans les semaines à venir.

     La suppression du numerus clausus

C’était une promesse forte de campagne du Président de la République : la suppression du numerus clausus. Celle-ci est presque actée mais cela ne signifie en aucun cas qu’il n’y aura plus de sélection à l’entrée des études de santé !

En effet, le numerus clausus était un outil de régulation de la démographie médicale. En le supprimant, on ne supprime aucunement la régulation, simplement le moyen de la mettre en oeuvre. Cette proposition est soutenue par l’ANEMF : en effet le numerus clausus a prouvé son incapacité à gérer la démographie médicale (fluctuation importante d’une décennie à l’autre, impossibilité d’estimer le nombre exact de médecin nécessaires dans 10 ans, …).

Le numerus clausus devrait donc être remplacé par une définition sous forme de fourchette (plus modulable d’une année sur l’autre). Cette fourchette sera définie grâce à un dialogue entre, d’un côté les Agences Régionales de Santé (ARS) et de l’autre les universités. La norme basse sera calculée en fonction des besoins de santé du territoire (estimés par l’ARS concernée) et la norme haute en fonction des capacités de formation de l’UFR (estimées par l’université concernée). De plus, afin d’aider ces instances, des objectifs pluriannuels seront publiés par l’État (après concertation entre le Ministère de la santé et l’ONDPS (Observatoire National de la Démographie des Professionnels de Santé)).

    La suppression de la PACES

La PACES est un système qui arrive à bout de souffle. Décriée par l’ensemble des acteurs depuis sa création, elle n’a cessé de conditionner des étudiants à un fonctionnement complètement déconnecté de la réalité de nos professions, avec bien trop souvent des conséquences désastreuses sur ceux-ci. Sa suppression a donc été immédiatement saluée par l’ensemble des acteurs (personnels universitaires et étudiants).

Il reste cependant à définir ce qui devra remplacer cette année, ainsi que les nouvelles modalités de sélection qui en découleront. Pour cela, le rapport s’inspire grandement de l’organisation générale des dernières expérimentations PACES mises en place. Un système qui est, certes plus complexe, mais qui laisse une plus grande part à la diversification des profils et aux différents projets professionnels des étudiants.

          Les licences universitaires

A l’instar des Alter PACES déjà mises en place dans une quinzaine d’universités, il sera possible de postuler à l’entrée dans les études de santé depuis une autre offre de formation. Les formations donnant accès aux filières MMOP (Maïeutique, Médecine, Odontologie et Pharmacie) seront définies régionalement dans chaque université. Il est cependant fort probable que les licences universitaires et les Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) rattachées aux universités offrent cette possibilité.

C’est donc à la fin de sa première, deuxième voire troisième année de licence (L1, L2 voire L3) que l’étudiant pourra postuler à l’entrée dans les études de santé, via des modalités qui ne sont, pour le moment, pas encore définies. Il sera cependant très certainement nécessaire que ces étudiants aient suivi des enseignements de santé au sein de leur licence. Nous avons donc proposé la création d’une “mineure santé” qui pourrait être intégrée dans le parcours de l’étudiant et valorisée pour l’obtention de son diplôme de licence, dans l’éventualité où il n’aurait pas eu accès aux filières MMOP.

Cette voie d’accès s’adresse surtout aux lycéens ayant un double projet professionnel à la sortie du lycée. C’est-à-dire, les lycéens qui, dans l’éventualité où ils ne parviendraient pas à intégrer une des filières MMOP, ont déjà un “plan B”. Cette voie d’entrée leur permet de s’inscrire directement dans la filière de leur choix, tout en postulant en parallèle à l’accès aux études de santé.

Cette voie d’entrée représente 40% des étudiants acceptés dans les filières MMOP.

         Le Portail santé

Le Portail santé est une année de formation, avec une partie d’enseignements de santé et une partie d’enseignements transversaux (d’un autre domaine universitaire que la santé).

Le Portail santé, pour se différencier d’une PACES adaptée (modèle d’expérimentation mis en place à Paris l’année dernière), devra avoir :

  • Des modalités pédagogiques rénovées (pédagogie inversée, TD, TP, etc.) ;
  • Une garantie de poursuite d’étude à l’université, notamment dans le domaine de la santé ;
  • Des modalités d’évaluation qui sont différenciées des critères de sélection : que l’admission dans une des filières MMOP ne conditionne pas la validation de cette année, l’objectif étant de ne pas faire perdre d’année aux étudiants, surtout lorsqu’ils ont acquis les connaissances suffisantes.

Pour le moment, ces points ne sont pas encore définis et restent en discussion. L’ANEMF restera force de proposition et intransigeante sur ces points indispensables !

L’ensemble des associations d’étudiants en santé ont poussé pour la création d’une licence à majeure santé. Cette licence aurait permis des poursuites d’étude ou des débouchés professionnels dans le domaine de la santé et notamment des nouveaux métiers de la santé (ingénierie biomédicale, administration des structures de santé, etc.). Cette alternative n’a pas été retenue par le rapport, cependant si les universités le désirent cette licence pourra remplacer le Portail Santé. Afin de permettre à l’ensemble des étudiants de s’orienter, dès leur entrée dans le supérieur, dans une filière leur garantissant un diplôme, les associations étudiantes continueront à pousser afin que celle-ci soit mise en place dans un maximum d’universités !

Le portail santé représentera 60% des étudiants admis dans les filières MMOP.

        Le Portail santé

Le Portail santé est une année de formation, avec une partie d’enseignements de santé et une partie d’enseignements transversaux (d’un autre domaine universitaire que la santé).

Le Portail santé, pour se différencier d’une PACES adaptée (modèle d’expérimentation mis en place à Paris l’année dernière), devra avoir :

  • Des modalités pédagogiques rénovées (pédagogie inversée, TD, TP, etc.) ;
  • Une garantie de poursuite d’étude à l’université, notamment dans le domaine de la santé ;
  • Des modalités d’évaluation qui sont différenciées des critères de sélection : que l’admission dans une des filières MMOP ne conditionne pas la validation de cette année, l’objectif étant de ne pas faire perdre d’année aux étudiants, surtout lorsqu’ils ont acquis les connaissances suffisantes.

Pour le moment, ces points ne sont pas encore définis et restent en discussion. L’ANEMF restera force de proposition et intransigeante sur ces points indispensables !

L’ensemble des associations d’étudiants en santé ont poussé pour la création d’une licence à majeure santé. Cette licence aurait permis des poursuites d’étude ou des débouchés professionnels dans le domaine de la santé et notamment des nouveaux métiers de la santé (ingénierie biomédicale, administration des structures de santé, etc.). Cette alternative n’a pas été retenue par le rapport, cependant si les universités le désirent cette licence pourra remplacer le Portail Santé. Afin de permettre à l’ensemble des étudiants de s’orienter, dès leur entrée dans le supérieur, dans une filière leur garantissant un diplôme, les associations étudiantes continueront à pousser afin que celle-ci soit mise en place dans un maximum d’universités !

Le portail santé représentera 60% des étudiants admis dans les filières MMOP.

     Encore beaucoup de travail en perspective

          Des zones floues à définir

Le coeur du débat n’a pas encore été tranché ! En effet, aucun élément portant sur les programmes du Portail santé ou de la mineure santé, sur les modalités de sélection des étudiants, sur les moyens financiers donnés aux universités afin de pouvoir assumer ce changement de flux d’étudiants, n’est présent.

Pour cela une seconde vague de concertations sera organisée au cours du second semestre via des consultations nationales et régionales ! Un temps fort pour porter nos positions, que l’ANEMF et son réseau sauront ne pas rater !

          Une mise en place complexe qui s’annonce

Cette réforme laisse une part plus importante aux universités dans sa mise en place. Cela afin de pouvoir la mettre en perspective vis-à-vis des projets locaux des différentes universités.

Cependant, au vu des difficultés financières actuelles de nombreuses universités, il nous paraît impossible de pouvoir mettre en place cette réforme dans de bonnes conditions à budget constant. Nous avons eu des garanties sur l’investissement du gouvernement dans cette réforme, nous serons attentifs à ce que celui-ci soit suffisant !

Les délais sont également extrêmement courts ! Les textes réglementaires qui termineront de définir la réforme ne paraîtront très probablement pas avant la rentrée prochaine. Or, pour une mise en place à la rentrée 2020, il est nécessaire que dès novembre 2019 les étudiants aient une information claire depuis ParcourSup !

     Les idées reçues

 

  • “Ce sera plus simple après la réforme lorsqu’il n’y aura pas de numerus clausus”

Au vu des capacités de formation actuelles des différentes facultés de France, il est fort probable que le nombre de futurs médecin formés n’augmente pas énormément à partir de la réforme…  Encore une fois, le numerus clausus est un outil, changer le moyen de réguler les professions de santé ne signifie pas ne plus devoir sélectionner à l’entrée de ces études.

La sélection sera donc toujours présente à l’entrée des études de santé.

 

  • “Remplacer une PACES par 3 ans de licence c’est encore pire”

Non ! Ce fut une des propositions qui a pu émerger lors de l’été dernier mais le Ministère l’a affirmé : ils n’ont pas retenu cette option ! La licence santé ne sera donc pas mise en place et l’ANEMF y restera vigilante ! Il est inconcevable de remplacer la PACES par un système encore plus anxiogène !

La réforme ne rallongera pas les études de santé !

 

  • “Les jeunes ne comprendront rien à la réforme, c’est trop compliqué”

Les études de santé sont fondamentalement compliquées et pourtant nous sommes aujourd’hui capables de les expliquer et de les faire comprendre. Bien évidemment, comme tout changement, celui-ci demandera une communication forte de la part de tous les acteurs, ainsi qu’un accompagnement des lycéens. Les associations étudiantes et particulièrement les associations de tutorat ont toujours su relever le défi de l’orientation, il n’y a pas de raison que cela change !

Une information claire et transparente de la part de tous les acteurs permettra à tous de comprendre cette réforme.

    Conclusion

Cette réforme nous paraît très intéressante, surtout vis-à-vis de la diversification des profils d’étudiants. Même si nous aurions aimé que celle-ci aille encore plus loin, c’est un premier pas qui est amorcé et un message fort aux universités qui est adressé.

Cependant il reste encore énormément de travail avant de pouvoir proposer aux futurs étudiants une réforme digne de ce nom !

L’ANEMF saura rester force de proposition afin d’assurer aux générations futures un accès aux études de santé dans de meilleures conditions.

“Il faut passer d’une situation où je m’inscris en PACES et j’échoue, à une situation où je m’inscris à l’université et je réussis”  I.Richard 25/01/2019

 

Rédigé par :

Girard Pierre-Adrien, VP PACES et Enseignement supérieur

paces.es@anemf.org

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Les Priorités

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Les Priorités

Pour cette année 2019, l’ANEMF a décidé de prendre en main des sujets d’actualité. Pour cela, six priorités ont été votées lors de l’assemblée générale de décembre dernier.

Mais les priorités, qu’est-ce que c’est ?

Les “priorités” sont des sujets de société, des sujets sur lesquels nous avons trouvé indispensables de se positionner, et de surtout sensibiliser un maximum d’étudiants. Ces priorités sont des mises en lumière des sujets qui sont ou seront un enjeu pour notre vie future, en tant que professionnel de santé mais aussi citoyen !

L’Assemblée Générale de l’ANEMF a donc voté pour 6 priorités :

 

  • LGBT+

L’ANEMF a déjà montré son engagement dans la lutte contre les LGBTphobies en général. Dans le domaine médical, cette question est encore parfois taboue.
Il s’agit d’apporter une réflexion sur l’origine des LGBTphobies à l’hôpital et dans le milieu médical en général, pour pouvoir proposer des solutions, notamment par l’intégration dans nos études d’une sensibilisation et d’une réflexion sur cette problématique.

 

  • Numérique en Santé

C’est un des sujets traités par les états généraux de la bioéthique, pour la première fois dans l’histoire des révisions des lois de bioéthique.  Il est nécessaire d’apporter un regard étudiant sur la place du numérique dans le cursus médical et dans notre pratique future, notamment quant à la relation soignant soigné.

 

  • Promotion de la vaccination

La vaccination est une des priorités de l’IFMSA pour l’année 2018-2019. C’est un enjeu de santé publique puisqu’il y a une recrudescence de maladies (telles que la rougeole) par manque de vaccination. De même énormément de personnes sont influencées par les nombreuses fausses informations qui circulent sur la vaccination.

 

  • Structures de Santé Durables

Dans un monde qui se tourne de plus en plus vers le développement durable, il est important que les structures de santé agissent en faveur de l’environnement. Mais il est nécessaire de créer également une économie plus durable, ainsi que favoriser l’inclusion sociale et le bien-être de l’ensemble des acteurs de ces structures !

 

  • Changement climatique et santé

La santé environnementale devient un enjeu de tous les jours : maladies infectieuses en recrudescence, la pollution de l’air sur les maladies cardio-respiratoires… L’impact du climat sur la santé n’a jamais été aussi flagrant et doit devenir une priorité pour les professionnels de santé !

 

  • Enjeux européens

Du 23 au 26 mai 2019 auront lieu les élections européennes. Il est important d’informer et de sensibiliser les étudiants en médecine, en tant que citoyen européen, sur l’enjeu que représentent ces élections pour le monde de la santé et ses étudiants à l’échelle européenne.

L’ANEMF, afin de rendre accessibles priorités à tous, va mettre en oeuvre de nombreux moyens : campagne de communication, ateliers lors des congrès, mais également des commissions thématiques, contributions (…) afin que l’ANEMF puisse avoir de réelles positions !

Nous comptons donc sur vous, étudiants, associatifs ou non, si ces sujets vous intéressent et que vous voulez vous impliquer pour nous aider à les porter, contactez nous !

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Réforme du 2ème cycle : Pas de report annoncé

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Ce matin, lors d’un débat public, la Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Frédérique Vidal, s’est exprimée sur l’ensemble des réformes qui touchent l’enseignement supérieur : Réforme de l’entrée dans les études de santé, réforme du deuxième cycle, du troisième cycle, …

Au cours de ce débat la ministre s’est montrée attachée à l’impact pédagogique des réformes et la nécessité, s’il le fallait, de décaler une réforme qui n’est pas aboutie.

“s’il faut reculer d’une année, on reculera d’une année», « Cela fait partie des discussions. Je ne suis pas arc-boutée sur un calendrier, mais je suis arc-boutée sur le fait que les études [de santé] doivent changer

Des articles de presse ont été relayés dans l’après-midi, créant parfois la confusion en annonçant plus ou moins un report d’un an de la réforme du deuxième cycle (annoncée pour la promotion entrant en DFASM1 en septembre 2019, par les ministres Agnès Buzyn et Frédérique Vidal en juillet dernier lors des Journées d’Été de l’ANEMF).

Suite à ces publications, de nombreux étudiants se posent alors la question de la réalité ou non d’un report de cette réforme.

Il ne s’agit donc pas d’une annonce d’un report.

En effet, il est toujours prévu de mettre en place la réforme du deuxième cycle pour la rentrée 2019, comme cela est mentionné dans l’article 2 de la Loi Santé qui est actuellement en examen à l’Assemblée Nationale.

Les travaux aux niveaux national et local continuent avec comme objectif la rentrée 2019.

Depuis plusieurs mois, ces groupes de travail, comprenant étudiants et enseignants, collaborent afin de finaliser les détails de la réforme du deuxième cycle.

Un article avait été publié à la mi-janvier, pour vous faire part de l’avancement de la réforme.

Depuis, des propositions concernant la mise en place d’ECOS, la réduction des référentiels de connaissance et la prise en compte du parcours ont été faites et précisées.

Toutes ces propositions continuent d’être affinées en attente d’un arbitrage officiel de la part des ministères.

Dans le même temps, un certain nombre de facultés ont d’ores et déjà commencé la mise en place des changements nécessaires à la réforme.

Néanmoins, dans d’autres facultés, le début des travaux semble en retard.

L’ANEMF, en coopération avec les enseignants et les groupes de travail produit des supports afin d’aider les facultés à maîtriser les différentes innovations pédagogiques. Ainsi, nous déplorons un manque de prise en main de ces outils et de la réforme plus généralement par certaines facultés.

Un état des lieux de l’avancement de la réforme est engagé, afin de s’assurer de la mise en place des changements indispensables dans chaque faculté et des difficultés rencontrées. Il est nécessaire, néanmoins, que tous les acteurs restent constructifs pour mettre en place le nouveau modèle souhaité et imaginé, à la fois par les doyens et les étudiants.

L’intérêt pédagogique pour les étudiants est la priorité de l’ANEMF. Pour cette raison, si la mise en place de la réforme devenait impossible dans de bonnes conditions, l’ANEMF demandera un report. Cependant, l’état actuel des travaux ne montre pas un tel retard. C’est pourquoi nous soutenons la mise en place de la réforme dès 2019 mais un accompagnement et un investissement plus fort des ministères et des doyens devient nécessaire.

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La réforme du 2ème cycle : Faire entendre sa voix à l’ANEMF

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La réforme du 2ème cycle : Faire entendre sa voix à l’ANEMF

Depuis quelques jours, l’inquiétude des étudiants grandit quant à la réforme du deuxième cycle. Nous tâchons, le Bureau National et les administrateurs de vous donner le maximum d’information ! Certains étudiants se posent des questions sur l’ANEMF, la réforme et comment donner son avis. Voici quelques réponses rapides.

Comment faire entendre sa voix à l’ANEMF ? pour la réforme du 2ème cycle ?

Les représentants de chacune de vos villes se réuniront du 14 au 17 à Angers lors des Journées Étudiantes de Printemps (JEP). Ces représentants sont les administrateurs de l’ANEMF qui constituent le conseil d’administration de l’ANEMF. C’est lui qui vote les positions de l’ANEMF que le Bureau national met en oeuvre. Ainsi, avant de venir aux JEP, vos représentants continuent de vous informer sur les avancées de la réformes, les problèmes rencontrées, et recueillent votre avis. Sollicitez-les, ils sont là pour ça !

Certe, vos représentants ne feront pas un simple sondage oui/non facebook ou twitter… Ils prendront le temps de vous informer, d’organiser des Assemblées Générales, des cafés reprez,…, pour que vous puissiez construire un avis éclairés.

Comment a été construite la réforme du 2ème cycle ?

En juin 2017, le fiasco des ECNi et l’enquête sur la santé mentale des jeunes et futurs médecins ont mis en évidence l’important mal-être des étudiants et les failles du deuxième cycle des études de médecine. Une mission interministérielle a été confiée au Pr. Jean-Luc Dubois-Randé, Président de la conférence des doyens de faculté de médecine, et à Quentin Hennion-Imbault, ancien Vice-Président chargé des études médicales à l’ANEMF. Cette mission devait formuler pour la fin de l’année 2017 des propositions pour une réforme en profondeur du deuxième cycle des études de médecine.

C’est dans ce contexte que l’ANEMF avait lancé au début du mois d’août 2017 sa grande
concertation nationale sur le deuxième cycle des études de médecine.

L’Assemblée Générale de l’ANEMF a donc voté et publié les États Généraux du deuxième cycle des études de médecine.

Depuis, les réflexions continuent au sein de l’ANEMF pour alimenter les groupes de travails ministériels auquel nous participons. Ainsi, des contributions portant sur l’évaluation des connaissances, compétences et parcours dans le nouveau système ont été écrites au cours de nombreux groupe de travails dématérialisé et CA, et plus de 29 assemblée générales ont de nouveau été réalisées dans des villes différentes depuis septembre 2018.

Ainsi, vous pouvez donner votre avis à l’ANEMF par de nombreux moyens, via vos représentants, avec les AG, les cafés reprez, les sondages, les groupes de travail…

L’ANEMF regorge d’outils démocratiques pour vous permettre de vous exprimer. À vous de les faire vivre !

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La Coercition ou la fausse bonne idée

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La coercition ou la fausse bonne idée

La liberté d’installation des médecins est souvent remise en cause mais cette année plus que les autres, il existe un risque que cette mesure soit votée. Loin d’être une solution pour l’accès au soin, la coercition serait inefficace et dangereuse ! On vous explique pourquoi !

La coercition c’est quoi ?

C’est supprimer la liberté d’installation des médecins sur le territoire !

Par différents moyens, on va, soit obliger les médecins à s’installer dans les zones sous-denses, soit les empêcher de s’installer dans des zones dites “sur-denses” en médecins !

Différentes mesures sont possibles :

  • Obliger les jeunes diplômés à s’installer 3 ans voire 5 ans dans une zone sous dense.
  • Réaliser un conventionnement sélectif selon les zones : les médecins ne pourront se conventionner avec l’assurance maladie, c’est à dire permettre à leurs patients d’être remboursés du prix de la consultation, que s’ils remplacent un médecin parti à la retraite au sein d’une zone dite “sur-dense” ou s’ils s’installent en zone-sous dense.

Chaque année, à l’Assemblée Nationale, la liberté d’installation est remise en question par certains députés. Cependant, ils n’ont jamais obtenu une majorité pour pouvoir la supprimer !


Cette année, au mois de mars, sera votée à l’Assemblée Nationale la loi du projet Ma Santé 2022 du gouvernement. Celui-ci ne prévoit pas de coercition mais lors de son vote, il y a le risque que les députés ajoutent, par amendement, des mesures limitant la liberté d’installation des médecins !

Pourquoi vouloir supprimer la liberté d’installation ?

Il existe aujourd’hui de réelles difficultées d’accès aux soins qui, ajoutées au contexte de tensions sociales actuelles rendent cette option attirante aux yeux des députés, qui cherchent à tout prix à retrouver la confiance du grand public.

Cependant, la coercition, même si elle paraît séduisante, est en fait inefficace et dangereuse !

     Ce qui est vrai

A l’heure actuelle on observe des réelles difficultés d’accès aux soins pour certains territoires et certaines disciplines (médecine générale, ophtalmologie, gynécologie…).

La France comptait, au 1er janvier 2017, 88 137 médecins généralistes « en activité régulière » contre 97 012 en 2007, soit une baisse de près de dix mille généralistes en activité en moins de dix ans. Selon les projections du Conseil de l’Ordre, cette baisse devrait s’accentuer dans les 10 prochaines années avec, sur la période 2007-2025, le départ à la retraite d’un médecin généraliste sur quatre.

Cette évolution à la baisse de la démographie médicale pour la médecine générale est due au manque d’anticipation des politiques de santé durant les 30 dernières années.

En effet, le Numerus Clausus avait été baissé jusqu’à 3850 fin des années 90 ! Ainsi, la baisse du numerus clausus entre les années 80 et 2000, combinée aux nombreux départs à la retraite fait que nous manquons de médecins.

Le NC a depuis été augmenté pour répondre à la hausse de la demande de l’offre de soin (passant de 3850 à 8124 entre 2000 et 2017) et permettra de combler le vide dans quelques années.

Rapport de l’ONDPS “La régulation démographique des professionnels de santé par les flux d’étudiants”

Ce qui est faux :

Ce qui est faux, c’est de dire que supprimer la liberté d’installation est la bonne solution pour améliorer l’accès aux soin ! C’est inefficace et dangereux !
Voici quelques arguments que nous compléterons dans de prochaines publications.


Inefficace !

C’est efficace car il y a un manque global de médecin !

Il n’existe donc pas, à l’heure actuelle, de zone “sur dense” en médecins, contrairement à ce que l’on entend souvent pour Paris ou le Sud par exemple  ! 76% de la population d’Ile de France est dans un territoire en tension.

De plus, 98 % de la population accède à un médecin généraliste en moins de 10 minutes ; seul 0,1 % de la population (57 000 personnes environ) doit faire 20 minutes ou plus pour accéder à un généraliste.

Cette carte permet de mettre en perspective le nombre de médecins généralistes et la population aux alentours. Une fois rapportée à la population, la densité des médecins (orange) est bien mieux répartie ! Les zones “blanches” disparaissent entre les grands centres urbains, ainsi on s’aperçoit qu’il y a finalement peu de disparité !

Ainsi, vouloir re-répartir les médecins revient à déplacer les zones de tension !

Dangereux

Cette mesure est dangereuse car elle risque de déséquilibrer fortement notre système de santé !

La médecine libérale se trouverait dévalorisée par une telle mesure, notamment la médecine générale alors qu’aujourd’hui elle souffre déjà d’un manque d’attractivité au choix de poste de l’internat ! C’est risquer de dévaluer la médecine libérale au profit du salariat et de l’exercice hospitalier. Rappelons que de nombreux Centres Hospitaliers cherchent à recruter des médecins actuellement. En somme, c’est risquer d’accroître le manque global de médecins libéraux.

Le conventionnement sélectif, c’est aussi encourager le déconventionnement d’une partie de la population médicale, menant à une médecine à deux vitesses !
En effet, si les médecins ne peuvent plus s’installer en étant conventionnés avec l’Assurance Maladie dans les zones qui les intéressent, certains s’y installeront sans conventionnement. S’il n’y a aujourd’hui qu’à peine un millier de médecins non conventionnés, ces chiffres pourraient alors exploser.
Hors conventionnement, le médecin n’étant plus accompagné pour payer ses charges par l’Assurance Maladie, il lui est nécessaire d’augmenter ses prix. De plus, le taux de remboursement par l’Assurance maladie pour la consultation s’effondre. Le patient devra alors payer sa consultation 50€, n’étant remboursée que de quelques euros.
Il y aura donc deux types de médecins, les conventionnés et les non conventionnés, et deux types de médecines, celle accessible et celle non remboursée, qui développera des services de luxe pour toucher une  population plus aisée.

C’est donc un danger énorme de voir s’installer une médecine à deux vitesses.

Préserver la liberté d’installation ET s’engager pour l’accès aux soins !


Si l’on s’oppose à la coercition, on s’engage pour un meilleur accès aux soins car en tant que soignants, nous y sommes confrontés tous les jours en stage !

Améliorer l’accès aux soins passe par la formation pour découvrir tous les territoires et modes de pratiques, par un accompagnement à l’installation pour faciliter les projets médicaux et par une restructuration en profondeur de notre système de santé pour rendre du temps médical aux médecins, augmenter la coopération entre tous les professionnels, créer de nouveaux métiers, utiliser les outils technologiques…

Le plan Ma Santé 2022 du gouvernement tente d’apporter quelques réponses mais qui devront être mises en oeuvre très rapidement.

Ainsi, de nombreuses solutions existent et l’ANEMF les porte depuis de nombreuses années. Vous pouvez les retrouver dans notre dossier de presse sur l’Accès aux soins !

Alors… On a besoin de vous !

L’ANEMF défend la liberté d’installation depuis sa création et aujourd’hui, nous avons besoin de vous ! Parlez-en autour de vous, échangez entre vous, participez aux débats et aux AG sur la coercition dans vos facultés et mobilisez-vous pour la liberté d’installation !

L’accès aux soins est une problématique qui ne sera pas réglée par une solution “miracle” que serait la coercition mais bien par une politique globale et plurielle transformant le système de santé en profondeur.

Engageons-nous contre la coercition et pour améliorer l’accès aux soins !

L’article La Coercition ou la fausse bonne idée est apparu en premier sur ANEMF.org, le site officiel des étudiants en médecine.

Les difficultés d’accès aux soins : démêler le vrai du faux

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Les difficultés d’accès aux soins : démêler le vrai du faux

La liberté d’installation est une valeur fondamentale de la médecine de ville inscrite dans la charte de la médecine libérale de 1927. C’est aussi une valeur inscrite dans les statuts de l’ANEMF dès sa création !  Depuis quelques années, elle est attaquée, notamment par les parlementaires dont certains tentent de la supprimer mais ils ont jusqu’ici toujours échoué. Cependant, tentatives de suppression se sont intensifiées ces derniers temps.

La dernière date de Janvier 2019, alors portée par le député socialiste de la Mayenne, Guillaume Garot, mais ce n’est pas le seul député réfractaire à la liberté d’installation des médecins. Ainsi, nous pouvons constater un effacement du clivage Gauche/Droite sur cette question ces dernières années.

La santé au coeur de tous les débats :

Proposition de loi porté par M. le Député Garot au mois de Janvier.

Nous nous étions opposés lors des auditions à l’assemblée nationale : CdP ANEMF.

Le contexte actuel de tension sociale a amené le gouvernement à organiser un “Grand Débat National”, autour de 4 grandes thématiques dont la santé était absente. En réalité, c’est un sujet qui revient constamment au sein des cahiers de doléances et autres contributions issues du “Grand Débat National”, avec comme remarque majeur : les problèmes d’accès à un médecin.

La France n’a jamais compté autant de médecins en activité (226 000 au 1er janvier 2018), pourtant il existe de réelles difficultés d’accès à un médecin, et “en termes de démographie médicale, la période la plus critique est attendue entre 2021 et 2025” soulève Le Monde, dans un article datant du 27 Février dernier.

Comment en est-on arrivés à de telles difficultés ?  

Le nombre de médecins inscrits à l’Ordre, donc exerçant sur le territoire, est historiquement le plus élevé. Cependant, cela est dû à la progression du nombre de praticiens partis à la retraite, continuant d’avoir une activité médicale de +43,6% depuis 2010 (Atlas CNOM 2018 (3)). En effet, le nombre de médecins en activité “régulière”, lui, a baissé de 0,9% sur la même période.

Un Numerus Clausus malmené

Les politiques de santé, menées des années 80 jusqu’au milieu des années 90, ont abaissé le nombre de médecins à former par année, dans le but de mieux maîtriser et diminuer les dépenses de santé. Ainsi, le Numerus Clausus a diminué jusqu’à atteindre 3850 (4) à la fin des années 90 (contre 8000 dans les années 70), sans pour autant avoir un effet significatif sur les dépenses.

Cette chute démographique s’est faite trop brusquement pendant une trop longue période sans anticipation de l’évolution des besoins de santé, ni de l’évolution de la population française, déséquilibrant à long terme la démographie médicale..

Source : Rapport ONDPS, 2013-2014, ONDPS (4)

Si depuis, le NC a été ré-augmenté (passant de 3850 à 8124 entre 2000 et 2017), nous sommes actuellement dans le “creux de la vague” : les médecins en exercice sont ceux correspondant à la période avec un NC très faible (ils ont entre 35 et 70 ans environ) !

De nombreux départs à la retraite

Les médecins formés à l’époque de la “pléthore  médicale” (années 70), où le Numerus Clausus était encore élevé, partent maintenant à la retraite. Malheureusement, la réhausse du nombre de médecins formés ne permet pas, à l’heure actuelle, de compenser les départs à la retraite massifs de cette génération de médecins… Selon les prévisions de la DREES (1), la balance devrait s’inverser dès 2025. En attendant, nous manquons de médecins en France alors que les besoins de santé sont plus grands.

Une population dont les besoins de santé augmentent

La population française a augmenté passant de 33,1(5) millions en 1901, à plus de 66 millions à l’heure actuelle. De plus ces dernières années, la pyramide des âges a également évolué en faveur des plus de 65 ans qui ont progressé de 3,7(5) points en 20 ans. En cause, l’allongement de la durée de vie qui est passé de 69 ans en moyenne en 1960 à  82 ans en 2016.

Ce vieillissement de la population participe au développement des maladies chroniques. En 2016, 10,4 millions (chiffre CNAM) de personnes affiliées au régime général de l’Assurance Maladie ont bénéficié du dispositif des “affections de longue durée” (ALD, et les dépenses liées à ce dispositif ont progressé de 8,5%(8) par an depuis 2002.

L’augmentation et le vieillissement de la population  entraînent inévitablement une hausse des besoins de santé.

En conséquence, la part du financement consacré à la santé augmente. Selon la DRESS, la part de la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) dans la richesse nationale a été multipliée par 3,5(6), passant de 2,5 % du PIB en 1950  à 8,9 % en 2015 (Graphique ci-dessous).

La part de l’assurance maladie augmente globalement sur l’ensemble des postes entre 1950 et 2015 malgré la mise en place de politiques de maîtrise des dépenses en santé depuis les années 80.

Et ce n’est pas fini, les prévisions démographiques estiment qu’en 2060, 1 personne sur 3 sera âgée de plus de 60(5) ans. Ainsi au vu des besoins croissants, le nombre de médecins est actuellement insuffisant créant des difficultés d’accès aux soins.

Une répartition vraiment inégale ?  

Il est fréquemment avancé que la répartition des médecins en France est très inégale, créant de fait des régions «sur et sous-denses» en population médicale.

Tout d’abord, il est important de raisonner à une échelle adaptée. En effet, les densités médicales, données par région, cachent très souvent des disparités à l’intérieur même des territoires, notamment ceux considérés comme les plus dotés en médecin.

Conséquence directe du manque global de médecins, il n’existe pas à l’heure actuelle de “zone sur-dense” à proprement dit.

De même, le cliché typique du “désert médical” étant une zone rurale est erroné, car actuellement, tous les types de territoire peuvent être dits “zones de tension”, des zones rurales ou grandes villes, en passant par la périphérie urbaine. Ainsi, selon le dernier zonage réalisé par le ministère de la santé sorti début janvier 2018, 76% de l’île de France est considérée comme zone en tension.

Cette carte permet de mettre en perspective le nombre de médecins généralistes et la population aux alentours. Une fois rapportée à la population, la densité des médecins (orange) est bien mieux répartie ! Les zones “blanches” disparaissent entre les grands centres urbains, ainsi on s’aperçoit qu’il y a finalement peu de disparités !

La mauvaise répartition des médecins est donc à relativiser ! Selon la DREES, 98% (2) de la population française vit à moins de 10 minutes en voiture d’un médecin généraliste, contre 0,1 % (2) devant faire plus de 20 minutes.

Un vrai problème d’accès aux soins, une fausse solution : la coercition

Nous l’avons montré au fil de cet article, il existe un véritable manque de médecin global en France et qui se fait ressentir par la population. Dans un contexte de tension sociale, les populations mettent de plus en plus de pression sur les élus locaux, et les députés notamment à propos de ces difficultés de notre système  de santé. Ainsi, certains parlementaires envisagent de contraindre à l’installation des médecins afin de régler le problème d’accessibilité médicale. Pourtant, la coercition à l’installation serait dangereuse et inefficace… Nous détaillerons cela dans un prochain article.

L’ANEMF a construit et propose de nombreuses solutions pour améliorer l’accès au soins qu’elle porte depuis de nombreuses années. Vous pouvez les retrouver dans notre dossier de presse sur l’Accès aux Soins !

 

Glossaire :

  • DREES : Direction de la Recherche, des Etudes, de l’evaluation et des Statistiques (Dépend du ministère de la Santé et des Solidarités).

 

Référence :

  • 3) Conseil Nationale de l’Ordre des Médecins (CNOM), ATLAS, 2018 :

8) DREES, Le vieillissement de la population entraîne une hausse des dépenses de santé liées aux affections de longue durée, Septembre 2018.

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Réforme du 2ème cycle : quelles avancées ? Quelles difficultés ?

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Le 12 mars, le texte de la Loi Santé sera présenté à la Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale. Dans ce texte, l’article 2 propose la mise en place de la réforme du deuxième cycle, et la fin des ECNi pour la promotion entrant en DFASM1 en 2019, comme annoncée par les ministères de l’enseignement supérieur et de la santé durant l’été 2018.

L’approche de la rentrée 2019 ainsi que les reprises de presse de ces dernières semaines ont conduit à une récente inquiétude généralisée, du côté des enseignants comme des étudiants.

Où en est-on aujourd’hui ? Etat des lieux des discussions et travaux en cours.

Jeudi 21 février après-midi, s’est tenu un comité de pilotage restreint de la réforme du deuxième cycle en présence de représentants du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, du Ministère des Solidarités et de la Santé, des doyens, ainsi que de l’ANEMF.

Au cours de cette réunion, tous les participants ont travaillé dans la perspective d’une mise en place à la rentrée 2019, sur consigne des directions générales des ministères. Même si un report de la réforme est envisageable pour les cabinets ministériels, la méthodologie de travail, elle, n’a pour l’instant pas changé.

Depuis novembre, trois groupes de travail ont produit différentes synthèses concernant l’évaluation des connaissances, des compétences et du parcours au sein de la future procédure d’affectation des postes d’internes. Ces synthèses ont pu être débattues et sont dans l’attente des décisions ministérielles officielles.

Prise en compte du parcours

La valorisation du parcours doit permettre aux étudiants le souhaitant de diversifier leur profil et d’utiliser ces expériences pour construire leur orientation.

Il a été proposé de prendre en compte le parcours sous forme de “points parcours”. Les options ou engagements extra-universitaires pouvant permettre aux étudiants de candidater afin d’obtenir ces points parcours, devront avoir été validés par une “commission parcours” où siègeront des représentants des enseignants et des étudiants. La méthodologie de validation des engagements par la commission parcours devra se baser sur des critères nationaux objectifs. Les points seront ensuite attribués sur présentation d’un dossier anonymisé à un jury extra-facultaire.

Le groupe de travail parcours continue actuellement de travailler, et des précisions et modifications des propositions pourraient avoir lieu dans les semaines à venir.

Une grande diversité d’actions pourront être valorisées dans le cadre du parcours : UE libres effectuées en supplément de celles obligatoires, engagements extra-universitaires, etc. Il s’agit de valoriser à la fois l’engagement et les aptitudes acquises au cours de ces expériences.

La possibilité de “colorer” son parcours, ce qui signifie valoriser des expériences en lien avec un domaine ou une discipline particulière, est encore en discussion. Ces expériences pourraient donc être davantage valorisées dans certaines spécialités plutôt que d’autres.  La coloration du parcours ne doit néanmoins pas aboutir à des phénomènes de stratégie et de spécialisation précoce, elle sera donc plafonnée. La discussion sur l’importance de sa prise en compte est le dernier point à préciser dans la prise en compte du parcours.

Une nouvelle proposition, définissant la proportion de points parcours pouvant être valorisés dans un domaine/spécialité plutôt qu’un autre devrait être rendue dans les semaines à venir. Nous travaillons dessus dans le cadre d’un groupe de travail comprenant des doyens.

Connaissances

Évaluation des connaissances

L’épreuve d’évaluation des connaissances se tiendra en fin de cinquième année. En plus des QCM actuellement utilisés, des tests à concordances de scripts (TCS), ou encore des questions à réponses ouvertes courtes (QROC) seront mise en place dans les épreuves pour permettre une évaluation plus pertinente des connaissances.
Seules les connaissances de rang A et B, c’est-à-dire nécessaires à tout médecin qu’importe sa spécialité (A) et celles souhaitées pour des internes au premier jour de leur prise de poste dans une spécialité (B), seront exigibles lors de cette épreuve. Les connaissances actuellement présentes dans les référentiels qui auraient dû relever du 3ème cycle (rang C) seront donc apprises lors de l’internat.

Afin de s’assurer que tous les étudiants possèdent un niveau minimum, un taux de réussite minimum sera demandé aux questions de rang A. Si celui-ci n’est pas atteint, l’étudiant sera amené à redoubler.
Les questions de rang B seront, elles, pondérées, de manière modérée, en fonction des domaines de connaissances sur lesquelles elles portent. Ainsi, les résultats obtenus par les étudiants représentera leur niveau global en valorisant leurs affinités pour une ou des disciplines/domaines plutôt que d’autres.

Un indicateur de réussite sera transmis aux étudiants suite aux épreuves de fin de cinquième année, afin qu’ils puissent se situer.

Référentiels de connaissances

Fin octobre, les collèges d’enseignants ont été missionnés pour hiérarchiser les référentiels pour le 28 février, en attribuant le rang A, B ou C aux connaissances dans leurs référentiels

La grande majorité des collèges a produit, malgré des délais restreints, des propositions satisfaisantes.

Afin de valider et de modifier si besoins ces travaux, une commission de relecture devrait  être mise en place. L’ANEMF souhaite qu’elle se déroule sous la direction du Ministère de l’Enseignement Supérieur, pour assurer des arbitrages en cas de litige.

Compétences

L’évaluation des compétences pour la répartition des postes d’internes aura lieu à la fin de la sixième année. Elle prendra la forme d’ECOS (Examens Cliniques Organisés Structurés), qui sont des stations simulant des situations cliniques. Les stations seront définies nationalement afin de permettre à tous les étudiants d’être évalués sur des épreuves de niveau équivalent. Pour en savoir plus sur les ECOS, nous vous proposons de lire cet article.

La place des compétences humaines et SHS a beaucoup été abordée. La possibilité qu’une ou plusieurs stations d’ECOS évaluent ce type de compétences, comme la capacité à présenter des ressources documentaires sous la forme d’un petit oral, est actuellement discutée.

En plus de la modification de l’évaluation, le référentiel de compétences du deuxième cycle est actuellement en cours de révision. Afin de faciliter la mise en place d’une approche par compétence en stage, certaines situations cliniques permettant aux étudiants de mettre en jeu les compétences qu’ils ont acquis seront définies. Ces situations sont appelées “activités professionnelles confiables” et serviront à suivre plus précisément la progression de l’étudiant et mieux l’encadrer en stage.

Un report ? Mise en place et évolutions politiques du dossier

La majorité des chantiers nécessaires à la mise en place de la réforme sont identifiés depuis plusieurs semaines. Malheureusement, en l’absence d’arbitrages ministériels, un certain nombre d’acteurs refusent de travailler sur les chantiers déjà présentés : mise en place d’ECOS, modifications des programmes ou encore travail sur la qualité des terrains de stage par exemple.

La mise en place de la réforme dans de bonnes conditions inquiète aujourd’hui nombre d’étudiants. Si dans les facultés ayant déjà commencé à adapter leur fonctionnement, la mise en place de la réforme ne devrait pas poser de problème, l’immobilisme de certains doyens met en péril l’application de la réforme à la rentrée 2019.

Néanmoins, reporter la réforme sans garanties semble tout aussi risqué. En effet, en l’absence d’une coordination et d’un portage efficace de la réforme, avoir une année supplémentaire risquerait de n’aboutir à aucun progrès, voire à un recul des avancées actuellement obtenues. De plus, cela obligerait les facultés à mettre en place la même année la réforme de la PACES et celle du deuxième cycle.
Si un report venait à être décidé, il faudra que l’ensemble des acteurs s’engagent à continuer à travailler à la mise en place pour la rentrée 2020 dès cette année 2019 pour ne pas risquer une mise en place de nouveau dans des délais serrés.

Le Conseil d’Administration décidera si l’ANEMF doit demander un report de la réforme à la rentrée 2020 au cours de son Assemblée Générale se tenant le weekend du 16 mars.

D’ici là, vos représentants locaux organiseront des AG, café reprez, …, pour vous informer et préciser tous ces éléments. Ils récupéreront aussi votre avis sur la mise en place de la réforme pour 2019 alors n’hésitez pas à participer en présentiel, répondre aux sondages, … Et si vous n’avez pas la connaissance que de tels événements soient organisés, demandez à vos représentants ou sollicitez-les pour qu’ils en organisent !

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Coercition : Ce que certains députés proposent !

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Le “Grand Débat National”, organisé en réponse à la crise sociale que traverse actuellement la France, a mis en exergue la difficulté qu’ont beaucoup de citoyens à accéder à un médecin à proximité de chez eux.

Afin de traiter ce problème, plusieurs élus locaux et députés avancent, comme solution “miracle”, des formes de coercition à l’installation des médecins qui sont aujourd’hui libres de s’installer où ils le souhaitent. Le vote de la loi du gouvernement “Ma Santé 2022” dans les semaines à venir sera l’occasion pour eux de déposer et faire voter des amendements en ce sens.

Pour ces personnes politiques, c’est la réponse de facilité à des préjugés répandus : des professionnels mal répartis sur le territoire, refusant d’exercer en ruralité… Les difficultés d’accès aux soins sont réelles mais les causes sont loin d’être celles avancées précédemment. Nous les avons décrites dans un précédent article.

Dans cet article, nous vous décrirons pourquoi ces mesures coercitives sont inefficaces et dangereuses.

Les solutions pour améliorer l’accès aux soins sont multiples : vous pouvez retrouver nos propositions ici !

La coercition à l’installation : qu’est-ce que c’est ?

La coercition à l’installation désigne toute forme de régulation qui contraindrait l’installation des médecins sur le territoire. La coercition peut prendre plusieurs formes : conventionnement sélectif, contrainte à la sortie du cursus médical, contrainte à l’entrée des études de santé…

Le conventionnement sélectif

La médecine libérale est financée par une tarification à l’acte. Le prix de cet acte n’est pas fixé au hasard. Il est discuté au cours de négociations entre l’Assurance Maladie (AM) et les syndicats de médecins libéraux. Lorsque les deux parties se sont mises d’accord, elles signent ce qu’on appelle une convention (qui est révisée tous les 4-5 ans). Un médecin est libre de se soumettre ou non à la convention, si il le fait, on dit qu’il est “conventionné” avec l’AM (l’ANEMF assiste en tant que membre observateur aux négociations depuis deux ans !).

Il existe deux types de conventionnement : un secteur 1 et un secteur 2. Un médecin conventionné secteur 1 suit les honoraires fixés par l’Assurance Maladie, en échange d’aides financières pour couvrir ses charges. Un médecin secteur 2 est autorisé à faire des dépassements d’honoraires sur le prix fixé par l’AM.

La consultation d’un médecin non conventionné (aussi dit de “secteur 3”) n’est remboursée qu’à hauteur de 16% ! C’est à dire que le patient, pour une consultation de 25€, devra payer 21€ au lieu de 8€50 (Si le patient n’a pas de complémentaire santé).

Ainsi, le conventionnement entre médecins et assurance maladie permet à la population de bénéficier de tarifs opposables et remboursés par la solidarité nationale, et de ce fait, de permettre un accès à la santé pour tous.

Le principe du conventionnement sélectif est de conditionner le conventionnement avec l’Assurance Maladie en rapport avec la zone dans laquelle le médecin voudrait s’installer.

Ainsi, des “zones sur et sous dotées” sont définies, et les jeunes médecins ne pourront se conventionner avec l’Assurance Maladie que s’ils s’installent dans une zone considérée comme sous dotée, ou si un médecin des zones considérées comme “sur-denses” part à la retraite. Rappelons qu’il n’est pas possible de définir des zones “sur-denses” actuellement (pour en savoir plus sur l’accès aux soins, lisez notre précédent article).

C’est cette mesure qui avait été proposée par le député Garot en janvier dernier, voici un extrait de l’exposé des motifs de sa proposition de loi :

Une re-répartition inefficace

Cette mesure, déjà appliquée dans certains pays étrangers, est inefficace. Elle forcera les jeunes médecins à s’installer dans les zones en bordure des territoires les plus attractifs, à la périphérie des zones qualifiées de “sur-dense”, comme c’est le cas pour les infirmiers, chez qui une forme de conventionnement sélectif est appliqué sans pour autant augmenter les installations en ruralité.

De plus, la solution n’est pas une re-répartition des médecins. Il y a un manque global de professionnels : les forcer à se re-répartir équivaudrait à déplacer les zones de tension sans les supprimer. En effet, vous pourrez lire dans notre précédent article que la répartition des médecins est peu disparate et que les zones “sur-denses” n’existent pas !

Une dévalorisation de l’exercice libéral dangereuse

De plus, une telle mesure éloignera les jeunes médecins de l’exercice libéral, qui se tourneront vers une pratique hospitalière les accueillant “à bras ouverts”. En effet, près de 30% des postes (soit plus de 15 000 postes de praticien hospitalier à temps-plein au 1er Janvier 2018 d’après le CNG), sont actuellement vacants au sein des hôpitaux publics, sans compter les offres des cliniques privées qui cherchent, elles aussi, à recruter des médecins.

En conséquence, l’attractivité de la spécialité de médecine générale, au vu de son exercice à majorité libérale, va en pâtir auprès des étudiants. Cette même spécialité dont l’enjeu d’attractivité est majeur actuellement, en ressortira lésée.

C’est une dévalorisation de la médecine générale que l’on peut observer à l’étranger, et notamment en Italie, où un conventionnement sélectif est appliqué pour les médecins de famille qui ne représentaient que 22% de la population de médecins en 2014, soit deux fois moins qu’en France. (Comparaisons internationales des médecins, DREES, rapport 2016).

Un déséquilibre de notre système de santé au détriment de la population

Un conventionnement sélectif encouragerait les médecins à se déconventionner, renforçant ainsi le secteur 3 aujourd’hui largement minoritaire (moins de 1000 médecins en France).

En effet, une partie des médecins préférera s’installer là où ils le désirent pour des raisons personnelles, même si le conventionnement n’est pas possible dans cette zone. Les jeunes médecins approchent les 30 ans à la sortie de leur études, ont souvent une vie de famille ancrée dans un territoire précis.

Ces médecins non conventionnés devront fixer des honoraires élevés, car ils ne seront plus aidés par l’AM dans le paiement des charges. De surcroît, leurs patients seront peu remboursés (16%). Par conséquent, ils seront obligés de se distinguer en proposant une offre de soins “de luxe” visant les populations les plus aisées pouvant s’offrir leurs services.

C’est un des effets pervers du système de santé du Royaume-Uni, où 11% des citoyens paient une assurance privée complémentaire, alors que l’accès aux services de santé est gratuit. Ainsi, ils contournent le système classique, et ont accès à une médecine privée dont le temps d’attente est moins long, et où les prestations sont aussi bonnes, voire de meilleure qualité que celles proposées par le National Health System (NHS).

On crée ainsi une médecine à “deux vitesses” : un système privé peu remboursé se tournant vers les populations les plus aisées et un système public accessible au plus grand nombre.

Le conventionnement sélectif n’a fait ses preuves d’efficacité dans aucun des pays européens qui l’a mis en place (Allemagne, Italie, RU etc). Pire, il a creusé les inégalités qu’il prétendait résoudre !

Coercition en fin de cursus

Le conventionnement de fin de cursus consiste à forcer un médecin, nouvellement diplômé, à exercer un certain nombre d’années dans une zone dite “sous-dense”.

Amendement proposant de forcer les jeunes médecins à exercer  5 ans dans une zone sous-dense sous peine de devoir payer une amende de 1000 euros par mois. PPL mesures d’urgences contre la désertification médicale, amendement 2

Ce genre de mesure est souvent justifié par le fait que nos études sont dites “gratuites” et que les étudiants en médecine sont redevables, à ce titre, d’un certain nombre d’années à “rendre” à l’Etat.

Des études gratuites…mais chères !

L’inscription dans les facultés de médecine est, certes, presque gratuite mais au même titre que les autres cursus universitaires. Et nous ne demandons pas à l’ensemble des étudiants de “rendre” un certain nombre d’années à l’Etat en échange de l’accès à l’Enseignement Supérieur !

Si les frais d’inscriptions sont faibles, le coût des études de médecine, lui, ne l’est pas. En effet, d’après l’Indicateur du Coût de la rentrée d’un étudiant en médecine, un étudiant paiera en moyenne 5 016 euros à son entrée en PACES, et 3 250 euros à son entrée dans l’externat (2ème cycle). A ceci s’ajoutent les frais mensuels de vie courante de 930€ en moyenne.

Besoin d’un service rendu ? C’est déjà le cas, cela s’appelle l’externat et l’internat !

A Bac +4, un étudiant est payé en moyenne 1 €/heure, pour atteindre 8 €/heure à Bac +10 pendant qu’il rend service à l’hôpital.

L’externat

Ainsi, l’ensemble des externes en médecine (4ème à 6ème année) sont payés en moyenne 220,63€ euros bruts par mois et prêtant largement main forte aux services de l’hôpital.

Ainsi, la rémunération des étudiants hospitaliers, en tant qu’agents publics non titulaires, varie entre 0,64€ et 1,38€ bruts de l’heure (en théorie, car les étudiants travaillent souvent plus que 48 heures par semaine, donc ce montant est encore plus faible) là où le SMIC brut est à 9,88€ de l’heure.

L’internat

Le salaire d’un interne de médecine générale de première année est de 1383,76 € bruts / mois soit 7,2 € Bruts/ heure(Etat des lieux des conditions de travail des internes de Médecine Générale ).

Selon une enquête récente de l’ISNAR-IMG, menée sur plus de 940 internes de médecine générale, seuls 64,5 % des internes dépassent les 48h de travail réglementaire à l’hôpital.

 

La majorité des internes de médecine générale dépassent 48h de travail par semaine lors des stages hospitaliers. 4% des internes dépassant le nombre d’heures par semaine réglementaire (48h) travaillent plus de 80h/semaine !

 

 

 

 

 

 

Le suivi des patients mis à mal

D’autres justifient cette mesure en s’appuyant sur le modèle des professeurs de l’Education Nationale qui souvent, par manque d’ancienneté, doivent exercer un temps dans des quartiers prioritaires de ville ou des zones plus rurales. Or, cette mesure ne permet pas un maintien à long terme des professeurs dans ces zones qui ont tendance à partir dès qu’ils le peuvent. Ce phénomène se reproduirait si une telle mesure est imposée aux jeunes médecins.

La création d’un fort “turn-over” risquerait de rompre le suivi à long terme des patients vivants à l’heure où la prévalence des maladies chroniques monte en flèche.

Dévalorisation de la médecine libérale

Enfin, une telle mesure participera à dévaluer une nouvelle fois la médecine libérale auprès des étudiants ; ne touchant pas seulement la médecine générale mais l’ensemble des spécialités dont l’exercice est à prédominance libérale, telle que la cardiologie, la gynécologie etc.

Coercition en début de cursus

Certains députés proposent même de mettre en place des formes de coercition qui s’ancreraient dès le début du cursus. Ce type de coercition peut prendre plusieurs formes telles que :

  • Un gain de points facilitant l’entrée dans les études de médecine en échange de la promesse de s’installer en zone sous-dense.
  • Permettre aux 10% d’étudiants classés après le Numerus Clausus d’accéder aux études de médecine en échange de leur promesse de s’installer en zone sous-dense.
  • Ou même, réserver un nombre de places pour des étudiants n’ayant pas réussi le concours PACES mais acceptant de s’installer dans des zones sous-dense.

Amendement imposant au dernier ⅓ du Numerus Clausus d’exercer au moins 3 ans au sein d’une zone sous-dense. PPL mesures d’urgences contre la désertification médicale, amendement 5

Outre le fait qu’on demande à un étudiant au sortir du Bac de spéculer sur son avenir, en ne connaissant ni la médecine, ni l’exercice libéral, ce genre de coercition peut amener à des dérives durant la formation. En effet, définir le projet d’installation d’étudiant dès l’entrée des études de médecine pourrait créer, à terme, un traitement différent entre les étudiants au sein d’une même promotion.

Poussé à l’extrême, nous pourrions voir apparaître deux parcours de formation distincts au sein des études de médecine : d’un côté, le cursus tel que nous le connaissons aujourd’hui, et de l’autre, un cursus “adapté” aux étudiants se destinant à l’exercice libéral en zone sous-dense. Au final, cela pourrait créer une véritable inégalité entre les étudiants au sein d’une même promotion, et un différentiel de formation entre les médecins.

Et la suite ?

Il existe de nombreuses formes de coercition à l’installation. Toutes présentent des dangers ou dérives inacceptables. Pourtant des solutions incitatives existent pour améliorer l’accès aux soins sur le territoire. Vous pouvez retrouver nos propositions dans notre Dossier de Presse sur l’Accès aux Soins.

Le projet de Loi déclinant le plan “Ma Santé 2022” passe sur les bancs de l’Assemblée Nationale le 18 mars prochain. Elle constitue une occasion de voir poser sous la forme d’amendement, des propositions de coercition sous toutes ses formes. Renseignez-vous dans vos facultés auprès de vos représentants, parlez en autour de vous, à vos amis et mobilisez-vous contre ces mesures coercitives !

Si celles-ci venaient à être votées, l’ANEMF organisera une mobilisation !

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Dossier de Presse commun : Les jeunes et futurs médecins engagés pour l’accès aux soins !

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Mardi 12 Mars 2019, l’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNI et REAGJIR publient un document commun résumant leurs solutions pour améliorer l’accès aux soins dans les territoires.

Dans le cadre du projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé présenté lundi prochain à l’Assemblée Nationale, les jeunes et futurs médecins sont force de propositions pour répondre au manque de médecins. Dans ce dossier, aucune mesure coercitive, inefficace et dangereuse, mais des solutions constructives, pragmatiques et incitatives qui amélioreront durablement l’accès aux soins.

Une vision globale est nécessaire, de la découverte des territoires aux différents modes d’exercice, ce dès le début des études et jusqu’à la fin de l’internat, l’accompagnement des projets d’installation des futurs et jeunes médecins demeure primordial pour les aider à faire aboutir leur projet professionnel au cœur des bassins de vie. Le regroupement des professionnels de santé sur le territoire doit permettre qu’ils y exercent de manière coordonnée et plus efficiente.

Bien d’autres propositions sont contenues dans ce dossier de presse, ainsi que des liens pour chaque organisation menant à l’ensemble des documents relatif à l’accès aux soins.

>>DOSSIER DE PRESSE<<

Contacts presse

Clara BONNAVION, Présidente de l’ANEMF, president@anemf.org, 06 50 38 64 94

Lucie GARCIN, Présidente de l’ISNAR-IMG, president@isnar-img.com, 06 73 07 53 01

Antoine REYDELLET, Président de l’ISNI, president@isni.fr, 06 50 67 39 32

Yannick SCHMITT, Président de ReAGJIR, president@reagjir.fr, 06 42 18 40 14

L’article Dossier de Presse commun : Les jeunes et futurs médecins engagés pour l’accès aux soins ! est apparu en premier sur ANEMF.org, le site officiel des étudiants en médecine.

Coercition : Kit de mobilisation local !

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Depuis ce mardi 12 mars, le projet de loi de Ma Santé 2022 du gouvernement est étudié en Commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale. Les députés pourront amender le texte et ensuite voter pour celui-ci, avec les modifications votées. Ce texte passera ensuite devant tous les députés, en séance publique à l’Assemblée Nationale la semaine du Lundi 18 mars. Il sera ensuite étudié au Sénat puis en commission mixte paritaire (procédure d’urgence).

Voici le kit de mobilisation créé par l’ANEMF pour que vous puissiez montrer votre opposition au local durant les deux semaines à venir ! Si un amendement pro-coercition était voté la semaine prochaine en séance publique, l’ANEMF organisera un mobilisation nationale en vu des prochains votes au sénat et en commission mixte paritaire.

La mobilisation locale

📝 Signer la tribune via la pétition : L’ANEMF répond aux députés via la tribune “Amendements outranciers, les étudiants excédés”.
➡ http://chng.it/VYKZfRRp99

Plus cette tribune comportera de co-signatures, plus nous pourrons montrer que le sentiment de colère et d’injustice grandit chez un grand nombre d’étudiants en médecine. Lire la tribune

Extrait : La médiocrité assumée par certains élus de la nation sur ce sujet n’a que trop duré. Elle témoigne, au mieux d’une absence totale de connaissances sur le système de santé français, et au pire d’un manque de respect profond pour les milliers de jeunes et futurs médecins de ce pays.
L’ANEMF, qui défend depuis toujours une organisation sanitaire et sociale qui rapproche les individus, ne saurait le tolérer. La persistance, législature après législature, d’un mépris systémique de la part de certains de nos députés montre la place que donne notre société à ceux qui travaillent toujours plus, et se plaignent toujours moins.
Si cette pétition ne devait avoir qu’un but, ce serait celui d’y mettre fin.
L’ANEMF, les étudiants qu’elle représente et les signataires de cette tribune réaffirment leur vocation : un soin universel, humain, équitable, solidaire et durable.” 

💰 Répondre à l’enquête Précarité : L’ANEMF porte depuis plusieurs années des réclamations sur le statut de l’étudiant hospitalier et sa revalorisation. Cependant, il est difficile de se faire entendre car les étudiants en médecine pâtissent de cette réputation de “privilégiés” (#IngratsCorporatistes ). Il n’existe pas de chiffres assez récents sur la capacité des étudiants à assumer le coût de nos études. Nous avons donc besoin qu’un maximum d’étudiants remplissent cette étude pour que nous ayons enfin des chiffres solides, représentatifs et opposables ! ➡ https://goo.gl/forms/ZFMpzjUAAJ5K3ZSm1

📩 Envoyer une lettre à vos députés : Envoyez à vos députés une lettre au sujet de la coercition avant idéalement lundi. Voici un modèle de lettre auquel il vous suffira d’ajouter l’adresse, le nom et le titre du parlementaire (Retrouvez ces informations sur ce site). Reprendre cette lettre n’est bien évidemment pas une obligation, nous vous rappelons cependant que vous vous adresserez à des élus de la nation, il est nécessaire de rester respectueux dans vos propos. Une lettre insultante ne ferait que desservir l’image des étudiants en médecine.

✊ Participer/organiser les AG et les mobilisations : Plusieurs AG pour la liberté d’installation ont déjà été organisées dans un certain nombre de villes par vos représentants auquel un membre du bureau de l’ANEMF assiste dans la mesure du possible. D’autres sont encore prévues cette fin de semaine !
Ces événements sont l’occasion d’organiser des actions (sitting, rassemblement) qui pourront montrer la mobilisation au local des étudiants. Vous pouvez vous aussi organiser un rassemblement dans votre faculté ! Prévenez votre représentant local ou l’ANEMF (via la page facebook) pour que nous puissions être un relai national de votre mobilisation en publiants les photos, vidéos sur les réseaux sociaux de l’ANEMF !

📲 Suivre en temps réel l’examen de la loi sur le site de l’ANEMF. Nous essayons dans la mesure du possible de vous retranscrire les temps forts de l’étude du texte en commission sur cet article

La mobilisation du bureau national

Depuis maintenant 1 mois, le bureau de l’ANEMF a des rendez-vous avec les parlementaires pour porter nos positions sur le projet de loi de Ma Santé 2022.

Ainsi, en prévision du vote du projet de loi à l’Assemblée Nationale, nous avons vu :

  • 30 députés
    Dont le porte parole La République En Marche
    La vice-présidente de l’Assemblée Nationale
    Les 3 rapporteurs du texte de loi pour le groupe La République En Marche
    Le rapporteur du texte de loi pour le groupe UDI
  • 6 auditions devant des groupes de députés
    Une audition du groupe MODEM
    Une audition du groupe Union des Démocrates et Indépendants
    Une audition du groupe Les Républicains
    Une table ronde sur les études de santé à l’Assemblée Nationale
    Deux auditions en commission des affaires sociales
    Une audition en commission des affaires culturelles et de l’éducation

En vu du vote du projet de loi au sénat, nous avons commencé à rencontrer les sénateurs, et nous allons continuer d’ici le vote sénatorial.

Sans compter les rencontres avec les autres acteurs et partenaires sociaux qui sont concernés par ce projet de loi (gouvernement, fédérations hospitalières, syndicats professionnels, associations…).

Durant ces divers rendez-vous, nous avons ressenti une réelle inquiétude ou volonté de suppression de la liberté d’installation ! Votre mobilisation est donc primordiale pour exprimer notre voix contre la #FausseSolution qu’est la coercition !

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Examen de la loi santé en commission : R2C, Stages en zone sous dense…

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Le projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé était examiné ce mardi 12 mars en Commission des Affaires Sociales de l’Assemblée Nationale. Les articles relatifs à la suppression de la PACES et du numerus clausus étaient examinés ce jour-ci. La Commission des Affaires Sociales examine et amende les projets de loi qui sont liés à la santé et aux solidarités avant que ceux-ci ne passent en séance publique, devant tous les députés, qui pourront re-déposer ou supprimer des amendements à leur tour. Le projet de loi sera ensuite ensuite examiné au sénat.

La suppression du numerus clausus et de la PACES, promesse du Président de la République, a ainsi été approuvée par la Commission.

Au cours de l’examen de l’article portant sur la  réforme du deuxième cycle, deux amendements demandant respectivement un report de la réforme du deuxième cycle à la rentrée 2020, et la mise en place de stages obligatoires en zone sous-dense durant le deuxième cycle ont été adoptés.

Report de la réforme du deuxième cycle

La Commission des Affaires Sociales a donc inscrit dans le projet de loi, la mise en place de la réforme du deuxième cycle pour les étudiants entrant en DFASM1 en 2020.

Cette décision soutenue en Commission par le gouvernement, revient sur la promesse des ministres faite en juillet dernier. Alors que ces annonces avaient été applaudies par l’ensemble de la communauté universitaire, la conférence des doyens de médecine et les ministères n’ont pas fait preuve de l’implication nécessaire à sa mise en place ces derniers mois. Plutôt que de s’engager pour permettre l’application d’une réforme de qualité dès 2019, qui serait encore possible, ils préfèrent aujourd’hui la reporter. De plus, il n’a été annoncé aucune mesure permettant de garantir, sur l’année à venir, un travail de mise en place efficace pour la rentré 2020 .

Nous sommes opposés au report de la réforme qui avait été voulu par les étudiants pour mettre fin aux ECNi destructeurs et nous avons dénoncé le manque d’investissement des ministères et des doyens pour sa mise en place. Le gouvernement a fait le choix d’un report, il sera impératif qu’il prenne les engagements d’un véritable investissement dans la réforme pour ne pas refaire les mêmes erreurs pour la rentrée 2020 et nous demanderons les garanties nécessaires.

Stage obligatoire en zone sous-dense durant l’externat

Un amendement visant à obliger les étudiants à effectuer un stage en zone sous-dense pour valider le deuxième cycle a été adopté par la Commission, bien qu’ayant reçu un avis défavorable de la rapporteure du texte et du gouvernement.

Actuellement, cette mesure est irréalisable sans diminuer notre qualité de formation ! En effet, le nombre de professionnels de santé dans ces territoires est insuffisant (par définition puisque ce sont des zones sous-dense) pour accueillir les étudiants, d’autant plus que tous ne sont pas maîtres de stage !
Pour diversifier les terrains de stage, il faut avant tout former des maîtres de stage universitaires et valoriser leur engagement.
De plus, les aides aux déplacements et aux logements actuelles ne sont pas toujours suffisantes et doivent être considérablement augmentées pour nous permettre l’accessibilité de ces terrains de stage sans coûts supplémentaires (Pour que nous puissions appuyer nos demandes à ce sujet, répondez à l’enquête Précarité pour que nous ayons des chiffres !).
Enfin, cette obligation représente aujourd’hui une mesure de coercition au cours de nos études plutôt qu’à une incitation, et s’inscrit dans la ligne des propositions coercitives présentées dans les amendements au projet de loi !

Nous nous sommes bien-sûr opposés à cette amendement et nous avons appelé les députés à supprimer en séance publique cet amendement irréalisable.

Stage obligatoire en zone sous-dense durant l’externat

De manière similaire, durant l’examen du projet de loi en Commission des Affaires Culturelles et de l’Education, lundi 11 mars, un amendement rendant obligatoire un stage de six mois en zone sous-dense, a été voté. Il est donc passé pour vote en Commission des Affaires Culturelles et après avoir reçu un avis négatif de la rapporteure du texte et du gouvernement, cet amendement a été refusé. La Ministre de la Santé a insisté sur son opposition à toute mesure coercitive.

Néanmoins, de nouveaux amendements coercitifs concernant le lieu de stage ou l’installation, risquent de réapparaître durant la séance publique. L’ANEMF et les syndicats d’internes et de jeunes médecins continueront à faire pression pour que ces amendements soient systématiquement refusés !

Afin de vous engager contre toute mesure coercitive, signez cette tribune !

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Tribune : Des amendements outranciers, des étudiants excédés 

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Tribune : Des amendements outranciers, des étudiants excédés

Cette tribune, rédigée par l’ANEMF et soutenue par l’ISNAR-IMG et l’ISNI, est au sujet des amendements visant à limiter ou supprimer la liberté d’installation des médecins déposés dans le cadre de l’étude, à l’Assemblée Nationale, du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé. En seulement 6 jours, elle a déjà récolté plus de 15 300 signatures (ici).
C’est le droit de réponse des étudiants en médecine face aux attaques répétées contre la liberté d’installation des médecins.
Déconstruire les a priori, démentir certains discours, et construire un système de santé de demain juste et durable, voilà les volontés exprimées par les étudiants dans cette tribune, excédés mais engagés pour l’amélioration de l’accès au soins.
Retrouvez aussi le dossier de presse commun (ANEMF – ISNAR-IMG – ISNI – ReAGIR) et le dossier de presse de l’ANEMF comprenant les propositions de nos structures pour l’amélioration de l’accès aux soins.

Paris, le 12 mars 2019

Depuis plusieurs années, la liberté d’installation est remise en question par des députés de tout bord (PS, LR, FN puis RN, LFI, LREM) : des amendements sont déposés pour forcer les jeunes médecins à s’installer dans certaines zones appelées communément les déserts médicaux.

Le vote du projet de loi relatif à l’organisation et à la transformation du système de santé, comprenant l’étude à l’Assemblée Nationale et commençant aujourd’hui, est l’occasion pour certains députés de déposer ces amendements restreignant voir supprimant la liberté d’installation des jeunes et futurs médecins. Certains des exposés des motifs de ces amendements véhiculent des idées outrageuses, fausses et inacceptables pour les futurs médecins.

Si ce sont les extraits de l’amendement N°AS1209 déposé le 8 mars 2019 par des députés de La France Insoumise qui ont mis le feu aux poudres,  les amendements prônant la coercition sont nombreux et séduisent des députés de tout bord. L’amendement en question a été retiré devant le tollé suscité, avec comme raison avancée, que les députés ne “les avaient pas lu” (sic). Ce sont malheureusement des propos que nous entendons bien trop souvent dans l’hémicycle quand la question de l’accès aux soins est étudiée.

 

Face à autant d’ignorance des réalités du système de santé français, et autant d’ingratitude de la part de ces députés pour les professionnels et futurs professionnels que sont les jeunes et futurs médecins, les étudiants sont excédés.

 

 

Excédés de retrouver ces mêmes propos régulièrement, qui ne reposent sur aucun chiffre, sur aucune analyse et dont la seule motivation n’est que clientéliste.

Nombreux sont les rapports des institutions gouvernementales ou indépendantes, les benchmarks, les analyses de la démographie médicale qui réfutent leurs affirmations. Ces documents ont-il seulement été lus ?

Excédés de voir ces députés faire reposer l’entière responsabilité de décennies de manque d’anticipation, d’investissements économiques et humains dans le système de santé sur les épaules de la liberté d’installation et des jeunes médecins.

Entre 1971 et 1997, le numerus clausus avait été divisé par deux et jusqu’à très récemment, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) encourageait les départs précoces à la retraite des médecins. Il y avait trop de médecins selon une idée absurde, postulant que le nombre de médecin (l’offre) entraînait une hausse des consultations et donc des dépenses (la demande) sans aucune considération pour des besoins de santé en augmentation, de par la modification profonde de notre système de santé (perfectionnement des techniques, allongement de la vie, hausse des maladies chroniques et des cancers). Si le numerus clausus a été depuis doublé (plus de 8000 en 2018), le temps de formation des médecins, additionné à leur temps avant l’installation, couplés à un départ à la retraite massif, font que nous sommes actuellement dans le creux de la vague en terme de démographie médicale selon les projections de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES, rattachée au Ministère de la Santé et des Solidarités) : les pires années sont devant nous avant une remontée à partir de 2025 ! Les problèmes actuels découlent directement de politiques de santé irréfléchies !

Excédés d’entendre dire que les médecins sont mal répartis et s’installent tous sur la côte d’Azur et dans la capitale plutôt que dans la ruralité.

Excédés d’entendre dire que si leur installation était régulée comme celle de des pharmaciens, il n’y aurait plus de problèmes d’accès aux soins

Selon les études de la DREES, en 2015, 84 % de la population réside dans une commune où exerce un médecin généraliste et 98 % de la population accède à un médecin généraliste en moins de 10 minutes ; seul 0,1 % de la population (57 000 personnes environ) doit faire 20 minutes ou plus pour accéder à un généraliste. Ces disparités sont comparables à celles observées pour les pharmacies, dont l’installation est pourtant régulée.

Excédés de voir proposer des mesures coercitives comme la “solution miracle” qui résoudra tous les problèmes d’accès aux soins et d’attractivité des territoires.

Dans une comparaison internationale des différentes mesures coercitives dans des systèmes de santé équivalents, l’Inter-Syndicale Nationale des Internes (ISNI) montre que dans plusieurs pays européens (Autriche, Italie, Allemagne) et extra-européens (Japon, EU, GB), les mesures désincitatives voires coercitives n’ont pas eu d’impact à long terme sur l’installation des médecins dans les zones sous-dotées.

Excédés de ces propositions dévalorisant la médecine libérale et constituant un véritable danger pour l’accès aux soins pour toute la population.

Dévaloriser l’exercice libéral qui patît déjà d’une méconnaissance de ses particularités  et de ses richesses chez les étudiants, c’est les orienter vers le salariat, les hôpitaux (privés plus que publics) d’une part et les pousser vers le déconventionnement ou l’étranger d’autre part. Le refus de cette médecine libérale par une partie des jeunes diplômés sera grandement délétère pour la démographie médicale de notre pays à l’heure des départs à la retraite massifs !

Le conventionnement sélectif, pour ne parler que de lui, remet en cause jusqu’au principe même de solidarité nationale. Il engage les patients dans des parcours de soin toujours plus complexes, et aura pour effet de transformer un peu plus les patients en part de marché pour les organismes de complémentaire santé. De fait, empêcher un praticien de se conventionner, c’est l’exclure du système de soins remboursé par l’Assurance Maladie et à terme c’est augmenter les inégalités d’accès économique aux soins des patients qui devront payer à prix fort des assurances individuelles.

Excédés d’entendre que tout a déjà été essayé, que les mesures incitatives ne fonctionnent pas (sans preuve méthodologiquement fiable) et que la coercition est l’ultime solution.

Les différentes mesures mises en place (CESP, aides à l’installation, accompagnement à l’installation) n’ont que quelques années à peine et aucune étude sérieuse n’a encore été réalisée sur leurs effets synergiques. Leur organisation peut aussi bien sûr être améliorée (manque d’accompagnement, manque d’information, manque de coordination entre les acteurs).
De plus, ces mesures sont mises en place dans un contexte de baisse démographique intense, ce qui explique en partie que leurs effets soient en partie “gommés” par le départ à la retraite des médecins plus âgés. Contrairement à ce que l’on peut entendre, ce n’est pas l’argent qui attire les étudiants : celui-ci n’arrivant que loin derrière la possibilité d’obtenir un travail pour le partenaire, un lieu d’éducation pour les enfants ou l’accès à des infrastructures culturelles et techniques (musées, cinéma, internet haut débit) dans les déterminants du choix de la zone d’installation des médecins libéraux. Il faut donc revoir le contenu de ces mesures incitatives et développer une véritable politique d’attractivité des territoires.

 

Excédés de se faire accuser de privilégiés, d’ingrats, de corporatistes qui devraient rendre à l’état leurs études financées par la collectivité.

C’est nier les chiffres de l’enquête sur le bien-être réalisée en 2017 avec 66% d’étudiants dans un état anxieux, 27% dans un état dépressif et 23% ayant eu des idées suicidaires, soit 2 à 3 fois plus que la population générale pour chaque chiffre.

C’est nier les salaires dérisoires entre 0,80€/h à bac+4 et 6,59€/h à bac+8 pour un travail de soignant, sans respect pour le code du travail ou leur santé. C’est nier les semaines de 80h, les burn-out, les gardes sans repos ou les suicides.

C’est nier le caractère destructeur et précarisant des études de médecine que nous tentons de réformer malgré les volontés conservatrices et résistantes au changement des acteurs de notre formation.

C’est nier les propositions et les aspirations des jeunes et futurs médecins pour un système de santé humain pour les patients comme les professionnels.

La médiocrité assumée par certains élus de la nation sur ce sujet n’a que trop duré. Elle témoigne, au mieux d’une absence totale de connaissances sur le système de santé français, et au pire d’un manque de respect profond pour les milliers de jeunes et futurs médecins de ce pays.

L’ANEMF, qui défend depuis toujours une organisation sanitaire et sociale qui rapproche les individus, ne saurait le tolérer. La persistance, législature après législature, d’un mépris systémique de la part de certains de nos députés montre la place que donne notre société à ceux qui travaillent toujours plus, et se plaignent toujours moins.

Si cette pétition ne devait avoir qu’un but, ce serait celui d’y mettre fin.

L’ANEMF, les étudiants qu’elle représente et les signataires de cette tribune réaffirment leur vocation : un soin universel, humain, équitable, solidaire et durable

 

Clara BONNAVION
Présidente de l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France
06 50 38 64 94
presidence@anemf.org

Soutenu par :
l’ISNAR-IMG – InterSyndicale Nationale Autonome Représentative des Internes de Médecine Générale
l’ISNI – InterSyndicale Nationale des Internes

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